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136 JUIN
Avec les ruches à l’allemande, disposées en pavillon
fermé, le prélèvement du miel présente infiniment
moins de danger au point de vue du pillage. C’est un
des avantages de ce système.
On peut, si l’on tourne doucement, passer à l’extrac
teur les rayons contenant encore du couvain operculé,
à condition de les rendre sans trop tarder, mais nous
déconseillons aux commençants de le faire. Quant aux
rayons contenant du couvain non operculé, il ne faut
pas songer à en extraire le miel.
La quantité de miel à laisser aux abeilles varie
selon les ressources qu’offre la contrée après la grande
floraison et le but que se propose l’apiculteur. S’il
doit transporter ses ruches à la montagne ou ailleurs
pour faire une seconde récolte, il pourra les alléger
un peu ; mais de toute façon il est plus sage de toucher
le moins possible à la chambre à couvain et de pré
voir les disettes d’été, dont les années 1888 et 1894
peuvent fournir des exemples. Les abeilles n’useront
du miel laissé que selon leurs besoins et l’excédent
se retrouvera à la visite d’automne.
Les rayons vidés sont rendus aux ruches si l’on
compte sur une seconde miellée, mais cela ne doit être
fait que le soir ; sinon on les met à l’abri (voir Mars,
Fausse teigne)1.
Laboratoire.'— Le local où se fait l’extraction doit
être sec, aéré et absolument à l’abri des atteintes des
abeilles. Si, pour y parvenir, on a à franchir deux
1. Depuis quelques années, sur le conseil de notre excellent
collègue, M. Gubler, nous ne faisons plus nettoyer par les abeilles
les rayons sortant de l’extracteur et les plaçons tels quels dans l’ar
moire aux rayons. Nous évitons ainsi des manipulations fastidieuses
et sujettes à provoquer le pillage. Cela ne présente qu’un très léger
inconvénient; le miel dégoutte un peu dans l’armoire, mais il est
facile d’y remédier en plaçant au fond de celle-ci un plateau de fer-
blanc.