Page 147 - la_conduite_du_rucher
P. 147

130                   MAT
                 les membres de la famille. A cet effet, appliquons la
                 méthode que le Dr Kramer recommande dans son livre
                 la « Rassenzucht der Schweizer Imker », méthode qui
                 donne d’excellents résultats parce qu’elle est imitée de
                 la nature. « Nous réduisons à l’état d’essaim les abeilles
                 qui doivent recevoir la reine, en les brossant dans une
                 simple caisse suffisamment grande et bien aérée au
                 moyen d’ouvertures grillées. Au temps de la récolte,
                 on utilisera les abeilles qu’on a secouées des rayons de
                 boîtes de surplus, et sans grande peine, sans perte pour
                 les ruches, on peut créer de cette manière de nouvelles
                 familles ; à cette époque, les colonies ne se ressentent
                 guère d’une petite saignée. Lorsqu’on a deux à trois
                 kilos d’abeilles dans la caisse, on met le couvercle,
                 qui doit avoir une ouverture de 220 millimètres sur
                 45 fermée par une toile métallique mobile (glissant
                 entre des rainures). Une boîte de miel chaud, dilué,
                 qu’on a fermée avec un linge assez mince pour per­
                 mettre au liquide de suinter à travers, est renversée
                 sur l’ouverture. Les abeilles, en faisant bombance, se
                 calment vite et font bonne connaissance les unes avec
                 les autres, même quand elles proviennent de ruches
                 différentes. On les transporte alors à la cave et, le jour
                 suivant, elles sont tout heureuses de recevoir une mère.
                   Le lendemain donc, on cherche la ruchette pour la
                 porter à côté de la caisse contenant l’essaim en prépa­
                 ration. D’un coup sec, on fait tomber la grappe d’a­
                 beilles au fond de la dite caisse ; une petite pluie
                 répandue sur l’essaim au moyen du pulvérisateur cal­
                 mera l’agitation. Puis on enlève la toile métallique qui
                 ferme l’ouverture pratiquée dans le couvercle de
                 la caisse et l’on met à la place la ruchette, dont le
                 fond a été préalablement dévissé. La réunion se fera
                 tranquillement ; mais on laissera quand même la
                 nouvelle colonie encore deux jours à la cave et on ne
   142   143   144   145   146   147   148   149   150   151   152