Page 194 - Terre Moderne
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beaucoup  de  temps  et  n'ont  pu  aboutir  que  grâce  à  la
                       bonne volonté de tous et à la persévérance de ceux qui les
                       ont entrepris.

                            L'échange  de  culture  entre  exploitants  ne  présente
                       pas les  mêmes  difficultés;  l'équivalence  des  valeurs et la
                       soulte  sont  moins  nécessaires  car  le  profit  est  encore
                       plus  grand  pour  une  grande  parcelle  médiocre  sans
                       enclave,  facile  à  exploiter,  que  pour  de  bonnes  terres
                       trop petites et mal placées. Mais cet échange est précaire,
                       puisqu'il  dépend  du  bailleur,  malgré  les  garanties  que
                       lui donne la législation du fermage ; de  plus la  propriété
                       n'en  est  pas  regroupée  pour  autant  et  le  résultat  n'est
                       pas complet.
                            Et  si  ces  échanges  sont  plus  faciles  à  réaliser  que
                       ceux  de  propriétés,  ils  ne  peuvent  se  faire  efficacement
                       que  dans  les  régions  de  fermage,  où  chaque  exploitant
                       loue  les  terres  de  nombreux  propriétaires,  souvent  non
                       résidants.
                           Il  en  va  tout  autrement  dans  les  régions  de  faire
                       valoir direct où l'échange de cultures devient un échange
                       de  propriétés  avec  toutes  les  difficultés  qui  l 'accom-
                       pagnent.


       QUEL  EST  DONC  LE  REMÈDE  EFFICACE?

                            Ainsi les échanges de propriétés, comme les échanges
                       de  cultures,  ne  sont  qu'un  remède imparfait aux incon-
                       vénients  du  parcellement.
                            Certes, ces échanges accroissent la surface des  pièces
                       de  terres,  permettent  leur  rapprochement  de  l'exploita-
                       tion,  mais  ne  peuvent  leur  cionner  le  plus  souvent  une
                       forme  convenable  et  des  longueurs  de  rayages  intéres-
                       santes,  puisque  les  limites  des  pièces  obtenues  par
                       réunion  sont  souvent  plus  irrégulières  que  celles  de
                     •  chacune des pièces ainsi réunies.
                            Ces échanges individuels ne permettent pas d'assurer
                       le  désenclavement général de toutes les parcelles, c'est-à-
                       dire  leur  accès  direct,  grâce  2  un  réseau  de  chemins
                      • convenablement tracé.
                            Enfin,  le  temps  nécessaire  à  des  échanges  de  pro-
                       priétés est très long, il a fallu  parfois les efforts soutenus
                       de  plusieurs  générations  pour  obtenir  des  réunions
                       importantes.

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