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vices secrets» superposés dont les fils étaient trop souvent
tenus par la Gestapo elle-même, - la voie de l'attentisme
honteux. Ce n'est pas sur les F.T.P. qu'ont jamais pu compter
les traîtres et les lâches au service de l'ennemi, pour acheter
à bon marché les gages dont trop d'entre eux ont pu faire
état, après la libération, pour s'innocenter devant les tribu-
naux.
Les opérations se poursuivent donc rigoureusement.
De tous côtés, la population nous manifeste sa sympathie
d'une manière active, ce qui nous permet d'élargir et de ren-
forcer un réseau de renseignements. En particulier, nos meil-
leurs auxiliaires dans ce domaine sont les douaniers. A Ma-
chilly, à Bons, nous tentons de les amener toujours davantage
dans la lutte. A cette époque ils restaient encore trop pénétrés
de l'idée que leur fonction ne pouvait permettre qu'un travail
de renseignements. Quant aux gendarmes, la plupart d'entre
eux restaient dans l'expectative et se con tentaient d'une sorte
de neutralité qui, il faut le dire, ne nous fut pas toujours
bienveillante.
D'une manière générale, le «renseignement» était l'ac-
tivité par laquelle chacun pensait devoir commencer sa car-
rière de partisan. Bien souvent pour les responsables,· c'était
là l'occasion d'éprouver la sincérité du prétendant, car le traî-
tre glissé dans nos rangs sous le signe du renseignement, était
toujours à craindre. Le danger de trahison était augmenté
par le fait que nos commandants de compagnies restaient
souvent, contre les règles de la sécurité, en liaison directe avec
les agents du service de renseignements. Quoi qu'il en soit,
notre réseau bénéficia toujours d'admirables auxiliaires dont
il convenait de souligner ici la part importante prise au com-
bat.
CONCLUSION
En novembre 1943, la lutte des partisans de France
s'étend sans cesse. La répression fait rage dans l'ensemble
du pays et pratique de larges brèches dans nos rangs. II nous
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