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taillc111c11t  et  du  makricl  de  pharmacie  dont  nous  n'avions
           que  faire.  Deux  autres  parachutages  sont  reçus  en  plein
           village  de  Sciez  et  à  Bois-le-Pérignier  le  23  octobre.

           LE  COMBAT
              Trois  objectifs  sont  à  cette  époque  et  seront  toujours  les
           nôtres:  lutte  ouverte  contre  le  hoche,  sabotage,  exécution  des
           traÎtres.  Ce  plan  d'action  entre  rapidement  dans  la  vie.
               Décidés  à  ne  plus  se  laisser  abattre  par  les  revers  du
           Platé  et de  Montfort,  les  F.T.P.  de Chedde-Le  Fayet (6°  com-
           pagnie) se  signalent  à  l'attention  des  Italiens.  Ils  effectueront
           en  gare  du  Fayet,  et  malgré  une  garde  sévère,  le  sabotage
           d'un  wagon  de  7  T.  de  perchlorate  d'ammoniac.  Et  c'est  à
           Sallanches,  le  dimanche  12  septembre,  que  la  voiture  fait
           une  énorme  explosion.
               Le  19  septembre,  les  plaques  tournantes  nord  et  sud  du
           dépôt  S.N.C.F.  d'Annemasse  sont  sabotées.  C'est  René  Nau-
           din  qui  est  responsable  de  cette  opération.
               Voici  comment  parle  de  lui  un  de  ceux  qui  ont  connu  ce
           Franc-Tireur  extraordinaire  et  qui  l'ont  vu  à  l'action:
               « René  Naudin,  employé  au  dépôt  de  la  S.N.C.F.  d' An-
           nemasse,  commande  de  bonne  heure  la  résistance  active.  Il
           forme  d'abord  un  noyau  de  copains  gui  déjà,  du  temps  des
           Italiens,  sabotent  les  lignes  téléphoniques.  Parmi  eux,  se
           trouvent  nos  deux  camarades  André  Brand  et  Lucien  Tron-
           chet,  disparus  par la suite,  victimes  des  boches.  Petit  à  petit,
           l'équipe  de  Naudin  s'agrandit,  la  3•  compagnie  d'Annemasse
           est  constituée.  Francs-Tireurs  sédentaires  il  est  vrai,  mais
           qui  ne  perdaient  pas  leur  temps  entre  les  heures  de  travail
           et  même  pendant  ces  heures  de  travail.
               Ils  sont  bien  cette  classe  ouvrière  française  qui  dirige  la
           lutté  de  la  Nation,  et  dès  juillet  1940,  sous  l'occupation,
           donne  le  meilleur  de  son  sang  et  de  sa  force  pour  sauver  le
           pays.  Cheminots,  postiers  et  douaniers,  ils  ont  accompli  avec
           Naudin  une  tâche  magnifique.
               René  était  un  chef,  un  vrai,  toujours  à  la  tête  des  expé-
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