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mier  noyau  de  la  5•  compagnie)  incendie  trois  wagons  de
            matériel  Todt  en  partance  pour  l'Allemagne.  Les  commandes
            des  boches  ne  rencontreront  plus  beaucoup  d'enthousiasme
            dans  les  différentes  scieries  de  la  région.
               Le  25  octobre,  un  détachement  de  la  6•  compagnie  et
            des  hommes  du  camp  « Savoie »  inaugurent  une  série  par-
            ticulièrement  brillante  de  sabotages  à  l'usine  de  Chedde.  La
            ligne  45.000  volts  est  dynamitée,  42  fours  électriques  rendus
            inutilisables  et  la  fabrication  de  l'aluminium  stoppée  pour
            un  mois.
               Pendant  les  mois  d'octobre  et  novembre,  plusieurs  exé-
            cutions  sont  menées  à  bien.  En  particulier  à  Saint-Pierre,  où
            le  traître Vuagnoux  est  abattu.  A  signaler  également  l'action
            des  « D.iables  Rouges » qui  enlèvent  en  plein  centre  de  Tho-
            non,  dans  un  bar,  trois  agents  de  la  Gestapo,  au  nez  et  à  la
            barbe  des  nombreux  Allemands  patrouillant  dans  les  rues.
            Enfin,  le  sinistre  Baudin,  lieutenant  de  la  L.V.F.  est  exécuté
            en  gare  de  Reignier.
               Il  est  inutile  de  souligner  que  toutes  nos  actions  inquiè-
            tent  fort  le  boche  et  les  sbires  de  Vichy.  C'est  ainsi  qu'il
            vient  un  jour  au  sous-préfet  de  Thonon  l'idée  saugrenue  de
            rencontrer  le  chef  du  1"'  sous-secteur  F.T.P.  sous  le  pré-
            texte  d'étudier  les  mesures  propres  à  éviter  la  répression.
            En bon  militant,  Madelon  s'en  réfère  à  l'organisme  supérieur.
            Doit  y  assister  également  le  capitaine  de  gendarmerie  de
            Thonon  qui  avait  donné  de  très  légers  signes  de  sympathie
            à la  Résistance.  Devant  les  dangers  que  présente  cette  entre-
            vue  peu  conforme  aux  règles  très  strictes  de  sécurité  qui  dis-
            tinguent  l'organisation  F.T.P.  et  sur  ordre  du  C.O.R.,  notre
            camarade se  récuse.  Les deux  Vichyssois  se démasquent alors
            et  lui  adressent  des  menaces  par  lettre.  Les  F.T.P.  ont  tou-
            jours  su  se  garder  de  toutes  compromissions  avec  l'ennemi ;
            ils  ne  se  sont  pas  laissé  séduire  par  le  prétendu  « double
            jeu».
               Vichy,  sous  les  apparences  d'une  connivence  hypocrite,
            a  réussi  à  corrompre  certains  milieux  de  la  Résistance  dans
            la voie  des marchandages,  des  louches  machinations de  « ser-

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