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LE  RECRUTEMENT

                 Les  bases  de  notre  organisation  sont solides,  il  faut  pour-
              suivre  et  parachever  le  travail.  Madelon  reclasse  les  déta-
              chements  et  tente  de  mettre  de  l'ordre  dans  les  effectifs.  Ce
              fut  ce  qu'il  appelle  « la  bataille  des  matricules »,  car  ceux-ci
              n'étaient  pas  toujours  parfaitement  utilisés,  une  préparation
              hâtive  et  difficile  leur  ayant  fait  remplir  un  nombre  incalcu-
              lable  d'emplois.
                 Cette  «bataille»  fut  toutefois  gagnée,  comme  bien  d'au-
              tres,  et  4  nouvelles  compagnies  sont  créées:

                 -   La  7"  sur  Allinges,  Mésinges,  Le  Lyaud;
                     La  10•  sur  Cervens,  Draillant,  Perrignier;
                 -   La  9•  sur  Abondance;
                 -   La  14•  sur  Lully,  Brenthonne,  Chevrier.
                  Nos  compagnies  vont  être  groupées  en  trois  bataillons.
              Le  1 °'  sous  les  ~rdres  du  glorieux  Maurice  Flandin  (Blan-
              chard),  comprend  la  1 •• compagnie,  la  9•  et  la  12".  Le  second
              coiffe  les  2•,  7°,  10··  et  14•  compagnies.  Le  dernier  groupe  la
              8",  la  4•  et  la  6•.  Dès  cette  époque,  ces  formations  comptent
              toutes  en  moyenne  un  effectif  de  100  F.T.P.
                  De plus, il  nous faut signaler l'entrée en action  de plusieurs
              camps  volants.  Début  septembre,  camp  « Savoie »  au  Mont-
              Saxonnex.  Fin  octobre,  le  camp « Mont-Blanc »,  qui  regroupe
              à Bernex  tous  les  anciens  de l'ex- « Allobroges » et de  jeunes
              éléments nouveaux.  En  novembre,  le  groupe  « Liberté chérie »
              au  Petit-Bornand.
                  Naturellement,  de  nombreux  réfractaires  et  militants  illé-
              gaux  sont  parmi  nous.  Pour  eux,  les  compagnies  doivent  ré-
              cupérer  constamment  des  tickets  d'alimentation  et  effectuer
              différents  coups de  main  sur  les  mairies.  D'autre part, comme
              les  possibilités  de  s'armer  sur  l'ennemi  sont  rares  à  cette
              époque,  il  faut  coûte  que  coûte  organiser  la  réception  des
              parachutages.  A  Féternes,  le  2  septembre,  les  Alliés  ne  nous
              apporteront,  hélas,  que  très  peu  d'armes.  Seulement  du  ravi-
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