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Les Allemands disposaient de 3 bataillons d'infanterie,
d'une batterie d'ar-tillerie lourde, de deux batteries antichars,
d'un groupe d'artillerie de montagne. Ils avaient en outre de
l'aviation.
La milice complait environ 1.500 hommes, les G.M.R.
plus de 2.000.
Enfin 800 gendarmes prennent part aux opérations.
Que pouvaient les quelque 465 hommes du maquis, en-
cadrés par 9 officiers et 15 sous-officiers seulement ?
Après un bombardement sévère, les Allemands attaquè-
rent le 26 mars à 16 heures. Bien renseignés par des G.M.R.
évadés des Glières où ils étaient retenus prisonniers, ils
réussirent à s'infiltrer durant la nuit jusqu'au cœur du Pla-
teau. Le capitaine Anjot fut ·contraint d'ordonner une retraite
extrêmement difficile.
En tout, le maquis perdit environ 125 tués, 160 prison-
niers; 60 rescapés furent peu après arrêtés et mis à mort.
Notre propos n'étant pas de retracer une fois de plus
les détails de cette tragédie, nous nous bornerons à relater
l'odyssée des groupes F.T.P. engagés dans cette pénible aven-
ture.
Le « Liberté Chérie », particulièrement visé par la répres-
sion dans la Vallée du Borne, doit se réfugier de chalet en
chalet. Il est alors sollicité par I' A.S. Manquant de liaison
avec le P.C. F.T.P., il accepte de participer à l'affaire des
Glières. Plusieurs jeunes gens de la vallée avaient grossi ses
rangs et en faisaient une section. Le sous-lieutenant Wolf fut
désigné par le commandant de l'A.S. comme officier de liai-
son. Le chef du groupe « Jim » prend alors contact avec le
groupe F.T.P.F. « Maurice Coulomb» qui combattait aussi
aux Glières, commandé par Franquis. Pendant les deux se-
maines qui précèdent l'attaque générale du 25 mars, la sec-
tion « Liberté Chérie » n'eut pas de pertes à déplorer et main-
tint les positions qui lui étaient assignées, c'est-à-dire le col
de Tain et celui de Lavouillon.
Le 26 au matin, deux compagnies d'Allemands et de mi-
liciens attaquent par le col de Tain et le mont Chevret; la
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