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Nombreuses sont les usines dont nous arrêtons la pro-
duction, comme celle de Notre-Dame de Briançon en Taren-
taise; nombreux sont les attentats sur les voies ferrées, comme
à Epierre, en Maurienne ou sur la ligne de Montmélian à
Chambéry; nombreux sont les collaborateurs qui paient de
leur vie leur trahison.
Mais il fallait entraîner nos unités, pour la plupart séden-
taires, aux attaques directes contre les détachements ennemis,
forme supérieure de la Résistance. C'est à cette tâche que
le C.M.R. des Savoie apporta tous ses soins, luttant contre
l'attentisme que suscitait la propagande de Londres, mon-
trant la nécessité du comhat et renforçant les organes du
commandement.
Des groupes de liaison sont mis en place, les agents de
transmission sillonnent chaque jour la région, le Service
de Renseignements est renforcé, une Intendance constituée.
Quelques embuscades sont tendues, sans résultat; nos
hommes manquent encore de savoir-faire.
Mais le 29 mars, le jour même où le bataillon des Glières
était liquidé et où Darnand se vantait d'avoir nettoyé le
maquis sa~oyard, les boches tombaient sous nos coups en
trois points différents de la région: 12 morts, 3 camions dé-
truits, tel est le bilan des opérations qui se déroulèrent si-
multanément aux abords d'Albertville, en Tarentaise et en
Maurienne.
Dès lors, l'élan était donné et l'action se développa sans
cesse. Les Allemands n'osèrent bientôt plus circuler, sinon
en convois soigneusement protégés. Toute initiative leur était
enlevée, car nous étions partout insaisissables.
Le contraste est suffisamment frappant entre les succès de
notre tactique de guérilla et l'échec douloureux du « rassem-
blement» pour se passer de commentaires.
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Malheureusement ces succès vinrent trop tard pour enta-
mer l'énorme concentration des forces ennemies qui assié-
geaient les Glières.
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