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section  « Liberté  Chérie»  les  contient  toute  la  journée.  La
             bataille  fut  acharnée  et  les  assaillants  subirent  de  lourdes
             pertes,  tant  par  les  F.M.  que  par  les  mortiers  de  la  section.
             Vers  la  fin  de  la  journée,  quelques  hommes  des  unités  voi-
             sines dispersées par le  combat viennent  se  joindre à la section
             et  apportent  de  mauvaises  nouvelles:  le  Plateau  est  envahi
             par  les  boches.  A  deux  reprises,  Jim  et  Wolf  envoient  des
             estafettes  pour  reprendre  le  contact  avec  le  P.C.  Elles  ne
             reviennent  pas.
                Avec  la  nuit,  le  combat  ralentit  puis  s'arrête.  C'est  l'en-
             cerclement  certain,  il  n'y  a  plus  de  possibilités  de  combat.
             A  23  heures,  la  décision  est  prise  de  se  replier  sur  le  Borne
             et  de  passer  les  barrages  allemands  à  la  faveur  de  la  nuit.
             Le  hasard  aidant,  les  40  hommés  sont  sauvés  après  de  lon-
             gues  heures  d'une  marche  pénible  dans  la  neige.
                Le  surlendemain,  cachés  dans  une  île  de  l' Arve,  près  de
             Bonneville,  le  contact  est  repris  avec  la  compagnie  F.T.P.
             sédentaire  et  le  chef  du  sous-secteur.  Dans  les  jours  qui  sui-
             vent  une  réorganisation  s'effectue.  La  plupart  des  gars  de
             l'A.S.  rejoignent  leur  organisation,  d'autres  abandonnent  la
             lutte,  si  bien  que  les  anciens  du  groupe  « Liberté  Chérie »  se
             retrouvent  à  nouveau  seuls,  l'effectif  tombé  à  15.  Et  après
             quelques  jours  de  repos  sur  les  pentes  du  Môle,  l'activité
             reprend  en  liaison  avec  le  groupe  « Jean  Moënne ».
                Le  camp  « Maurice  Coulomb».  -  Nos  camarades,  on  se
             le  rappelle,  s'étaient  regroupés  sur  le  Salève,  au  mois  de  fé-
             vrier,  après  l'attaque  du  Chaumet.  Mais  leur  position  n'est
             pas sûre, et ils se dirigent sur le  Plateau des Glières.  En effet,
             le  « Maurice  Coulomb »  est  épuisé  par  les  combats  qu'il  a
             menés  depuis  le  début  de  l'hiver.  Les  privations  de  vivres,
             de  vêtements  et  d'armes  se  font  lourdement  sentir.  Or,  l'A.S:
             leur offre  tout ce qui leur manque.  La  tentation  les fait fléchir.
                Une  semaine  après  leur  arrivée,  Henri  Stein  décide  de
             récupérer  trois  camarades  bloqués  dans  la  vallée  et  dont  il
             craint  l'arrestation.  En  remontant,  ils  se  font  surprendre  par
             30  miliciens  et  sont  abattus  tous  les  quatre.  C'est  le  début
             tragique  de  l'attaque  générale.
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