Page 111 - RI3_Francs_tireurs
P. 111
section « Liberté Chérie» les contient toute la journée. La
bataille fut acharnée et les assaillants subirent de lourdes
pertes, tant par les F.M. que par les mortiers de la section.
Vers la fin de la journée, quelques hommes des unités voi-
sines dispersées par le combat viennent se joindre à la section
et apportent de mauvaises nouvelles: le Plateau est envahi
par les boches. A deux reprises, Jim et Wolf envoient des
estafettes pour reprendre le contact avec le P.C. Elles ne
reviennent pas.
Avec la nuit, le combat ralentit puis s'arrête. C'est l'en-
cerclement certain, il n'y a plus de possibilités de combat.
A 23 heures, la décision est prise de se replier sur le Borne
et de passer les barrages allemands à la faveur de la nuit.
Le hasard aidant, les 40 hommés sont sauvés après de lon-
gues heures d'une marche pénible dans la neige.
Le surlendemain, cachés dans une île de l' Arve, près de
Bonneville, le contact est repris avec la compagnie F.T.P.
sédentaire et le chef du sous-secteur. Dans les jours qui sui-
vent une réorganisation s'effectue. La plupart des gars de
l'A.S. rejoignent leur organisation, d'autres abandonnent la
lutte, si bien que les anciens du groupe « Liberté Chérie » se
retrouvent à nouveau seuls, l'effectif tombé à 15. Et après
quelques jours de repos sur les pentes du Môle, l'activité
reprend en liaison avec le groupe « Jean Moënne ».
Le camp « Maurice Coulomb». - Nos camarades, on se
le rappelle, s'étaient regroupés sur le Salève, au mois de fé-
vrier, après l'attaque du Chaumet. Mais leur position n'est
pas sûre, et ils se dirigent sur le Plateau des Glières. En effet,
le « Maurice Coulomb » est épuisé par les combats qu'il a
menés depuis le début de l'hiver. Les privations de vivres,
de vêtements et d'armes se font lourdement sentir. Or, l'A.S:
leur offre tout ce qui leur manque. La tentation les fait fléchir.
Une semaine après leur arrivée, Henri Stein décide de
récupérer trois camarades bloqués dans la vallée et dont il
craint l'arrestation. En remontant, ils se font surprendre par
30 miliciens et sont abattus tous les quatre. C'est le début
tragique de l'attaque générale.
96