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font  feu,  se  croyant  attaqués.  Leurs  collègues  postés .en  face
               ripostent  vigoureusement,  et  nous  profitons  de  cette  méprise
               pour  effectuer  un  repli  rapide.
                  Ainsi,  quatre  tonnes  d'armes  sont  embarquées  par  la  mi-
               lice  et  le  lendemain  12  mars,  c'est  une  visite  policière  à  Val-
               lières.  Le  jeudi  16,  l'ennemi  cerne  le  village  et  capture  deux
               de  nos camarades.  Le  30,  trois  autres  sont  incarcérés.  Quatre
               des  nôtres  vont  être  ainsi  déportés  en  Allemagne  où  notre
               ami  Paul  Bouvier  trouvera  la  mort.  Mais  personne  ne  se
               laisse  décourager  et  les  armes  qui  ont  pu  être  recueillies  vont
               être  employées  contre  des  pylônes  ( entre  Sâles  et  Vallières)
               et  mairies  (Vallières,  Lornay,  etc ... ).

               A  FAVERGES
                  C'est en  décembre  1943  que  se  forme  le  t•r  groupe  F.T.P.
               11  est  composé  de  8  hommes  et  dépend  de  la  compagnie
               d'U gine  du  3•  sous-secteur.  Pendant  quelque  temps,  par
               suite  d'un  manque  d'armes  et  d'explosifs,  le  travail  se  borne
               au paiement des cotisations  et à l'aide  aux  réfractaires  S.T.O.
               En  janvier  44,  un  deuxième  groupe  est  constitué,  ainsi  qu'un
               troisième  à  Marnaz.  Un  petit  camp  de  8  hommes  qui  ont
               trouvé  des  armes  par  l'intermédiaire  de  I' A.S.  de  la  région
               de  Thônes  stationne  aux  Gouttins.  Quelques  explosifs  sont
               resquillés  et  deux  entreprises  de  mercantis  vichyssois  sau-
               tent  à  Faverges.  La  population  se  réjouit.
                  Hélas,  voici  le  1 •r  février  et  l'état  de  siège  dans  tout  le
               département.  Faverges  reçoit  la  visite  de  la  milice  et  trois
               hommes  sont  pris.  L'un  d'entre  eux  sera  déporté  à  Dora-Bu-
               chenwald.  Peu  de  temps  après,  un  autre  de  nos  camarades
               est  arrêté  au  barrage  de  St-Ferréol.  Heureusement,  il  par-
               viendra  à  s'échapper  du  camion  qui  l'emmène  à  Annecy.  Le
               8  février  par  contre,  le  camp  de  Charroudière  (les  Gouttins)
               est  capturé  par  une  centaine  de  G.M.R.  et  de  G.M.  Sur  les
               7 camarades déportés,  deux  trouveront la mort à  Buchenwald.
                  Parmi  les  sédentaires,  nul  ne  se  décourage  pour  autant.
               Deux  mitraillettes  sont  touchées  à  Albertville,  et  une  distri-

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