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Vladimir  Belsky.  Individualité  d'é!He,  cet  étudiant  so-
               viétique  qui  parle  cinq  langues,  s'est  évadé  d'un  camp  de
               prisonniers,  et  nous  rejoint  à  La  Roche  en  décembre  1943
               via  la  Belgique  et  la  Suisse.  Il  participe  aux  fameuses  rafles
               d'inspecteurs  et  à  toutes  les  opérations  de  la  région,  avant
               de mourir à 28  ans.  C'est au  Petit-Bornand q•1e  sont ensevelis
               les  restes  de  ce  soldat  et  de  ce  militant,  où  ils  voisinent  avec
               la  dépouille  de  Bazil  Doiganov,  combattant  de  Stalingrad,
               deux fois  évadé,  et qui  nous a  également rejoint par la Suisse.
               Orphelin  de  père et de  mère,  Bazil avait été élevé  à la  maison
               d'enfants  de  Kiev  et  exerçait  le  métier  de  tourneur-ajusteur
               dans  cette  ville.  Avant  d'être  un  héros  de  la  Résistance  fran-
               çaise,  il  s'était  battu  sur  tous  les  fronts  de  l'Union  Soviéti-
               que.  Il  était  membre  du  Parti  Communiste  de  !'U.R.S.S.  Il
               fut  tué  accidentellement  à  la  veille  de  la  Libération  à  Mont-
               Saxonnex.
                  Mais  revenons  au  camp  « Maurice  Coulomb ».  Quarante-
               deux  hommes  bien  armés  se  regroupent  aux  Chaumets.  Ils
               sont  attaqués  à  nouveau  par  plusieurs  centaines  de  G.M.R.
               le  3 février et le  camp  « Maurice Coulomb » perd  encore  trois
               hommes,  dont  l'adjoint  de  Franquis,  Raoul  Lartigue.  Celui-
               ci,  en  effet,  qui  avait  rapporté  la  veille  de  Chambéry  une
               grande  quantité  d'armes,  s'apprêtait  à  gagner  Annecy,  lors-
               qu'il  tomba  sur  un  barrage  de  G.M.R.  Un  garde-mobile  bra-
               que sa mitraillette sur lui,  mais  Raoul  n'en  tient  aucun  compte
               et  menace  de  lancer  une  grenade  qu'il  tient  à  la  main.  De-
               vant  l'obstination  de  son  adversaire,  il  saisit  alors  la  mitrail-
               lette  par le  canon,  reçoit  une  rafale  dans  le  ventre  et  s' affaise
               dans  une  mare de  sang.  Transporté à l'hôpital,  Lartigue cher-
               cha  à  s'évader;  mais  tomba  raide  mort  dès  les  premiers  pas.
                  Malgré  la  sauvagerie  et  la  persistance  des  attaques  enne-
               mies,  le  camp  parvient  à  se  replier  sur  le  Salève,  où,  après
               quelques  semaines  de  calme,  les  hommes  de  Franquis  sont
               encore  pris  à  partie  par  des  miliciens,  le  27  février.  L'enga-
               gement  n'a  pas  de  suite:5,  mais,  devant  la  faiblesse  de  la
               position,  nos  camarades  décident  de  se  retirer  sur  le  Plateau
               des  Glières  où  nous  les  retrouverons  bientM.

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