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d'un  train  de  marchandises.  Cette  formation,  qui  date  du
           15  octobre  1943  et qui  groupe  15  hommes  aux Carroz  d' Arâ-
           ches,  a  déjà effectué  un  grand  nombre  d'actions diverses {dé-
           sarmement  de  douaniers  et  de  gendarmes,  multiples  exécu•
           tions  et  récupérations  parmi  la  gent  collaboratrice).  Début
           janvier,  c'est  elle  qui  arrête  par  intimidation  la  fabrication
           d'amorces  pour  obus  à  l'usine  Tronchet.
              Le  10  février,  l'usine  de  Chedde  est  de  nouveau  sabotée
           par un  détachement de la  6°  compagnie et 6  hommes de l' A.S.
           En  plein  jour, et malgré l'état  de siège,  l'usine est  évacuée  de
           force,  la centrale électrique et 21  fours  à aluminium  sont arrê-
           tés  pour  un  mois.  Le  20,  la 8•  compagnie  désarme  un  groupe
           de gardes mobiles  à  Saint-Pierre-de-Rumilly.  Plusieurs mous-
           quetons,  des  revolvers  et  des  munitions  sont  récupérés  sans
           mal.
              Pendant le  mois  de  mars,  plusieurs actions  offensives  sont
           réalisées.  A  Annemasse,  la  3•  compagnie  sabote  la  pompe
           alimentaire  du  dépôt  S.N.C.F.  Dans  la  vallée  de  I' Arve,  les
           camps  « Savoie » et  « Patrouille  Blanche »  abattent  un  nom-
           bre  croissant  de  pylônes,  et,  daris  tout  le  département,  nos
           détachements  sèment  le  désordre  dans  le  réseau  téléphonique
           des  Allemands  et  des  miliciens.
              Enfin,  pendant  tout  l'hiver  et  le  début  du  printemps,  nos
           gars  assurent  la  réception  de  plusiems  parachutages  et  les
           difficultés  qui  président  à  ces  opérations  leur  donnent  un
           caractère  important.  A  Chaîne  d'Or,  près  de  St-Jeoire,  au
           mois  de  février,  deux  parachutages  sont  reçus  (15  et  45  tu-
           bes).  Il  n'est  pas inutile  de  rappeler  que  les  cylindres  tombés
           dans  deux  mètres  de  neige  furent  très  difficiles  à  déceler.
           La  nuit,  nos hommes  durent se contenter  de  placer des bâton-
           nets-repères  et  revinrent  le  lendemain  matin  évacuer  le  ma-
           tériel.  Malheureusement,  une  forte  couche  de  neige  fraîche
           recouvrait  le  terrain,  et  il  fallut  fouiller  interminablement,  de
           la  neige  jusqu'au  cou.  Plusieurs  «containers»  ne  furent  dé-
           couverts  qu'au  printemps.  Autres  parachutages:  le  20  février
           à  Pers-Jussy,  et  le  10  avril  à  Bogève.

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