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Pendant  le  mois  de  février,  cependant,  la  compagnie  s'oc-
           cupe  d'alimenter  le  camp  « Maurice  Coulomb »  en  hommes
           et  en  ravitaillement.  Au  mois  de  mars,  elle  a  pour  tâche  de
           regrouper  les  rescapés  des  Glières,  dans  la  région  de  Dingy
           en  particulier.  Un  camp  a  été  créé  au  Semnoz  pour les  Espa-
           gnols,  ainsi qu'au  Veyrier.  De même,  il  est procédé à  la  réins-
           tallation  d'un  groupe  au  Gourbi-Semnoz,  côté  Quintal.


           AU  COL  DE  BLUFFY

              Le  camp  qui,  on  l'a vu,  a  d'abord stationné  aux  Dents  de
           L'anfon,  puis à  Alex,  s'est installé  pendant  l'automne à  Bluffy.
           Il  dépend  nominativement  de  I' A.S.  mais  Vernin  monte  plu-
           sieurs  fois  soutenir  D.....  en  butte,  d'une  part  à  l'in-
           discipline  de  certains  hommes,  d'autre  part,  à  l'atten-
           tisme  avoué  des  responsables.  Notre  travail  de  propagande
           porte  ses  fruits;  nous  démontrons  à  tous  la  nécessité  de  la
           lutte  immédiate,  et  finalement  au  mois  d'octobre,  nous  réus-
           sissons  à  entraîner  l'effectif  tout  entier  dans  nos  rangs  F.T.
           P.F.  Franquis  prend  la  direction  du  camp  qui  porte  le  nom
           de  « Maurice  Coulomb »,  un  de  nos  camarades  tués  par  les
           Italiens  lors  de  l'attaque  du  17  juin  au  Lindien.
              Quelques  actions  sont  faites  au  début  de  l'hiver,  mais  le
           18  janvier,  le  camp  est  attaqué  près  de  Morette  par  les  Alle-
           mands  et  se  replie  sur  Evires,  ayant  perdu  trois  de  ses  hom-
           mes.  Franquis  aura  les  pieds  gelés  dans  cette  affaire  et  D .....
           qui  n'a pu  participer à  la  défense (il  avait été  blessé  quelques
           jours  auparavant  en  franchissant  un  barrage)  se  retrouvera
           seul,  dans  l'impossibilité  momentanée  de  combattre.
              A signaler enfin que le groupe « Liberté Chérie » qui s'était
           déplacé pour prêter main-forte au  « Maurice Coulomb »,  tom_
           be  nez  à  nez  sur  un  convoi  allemand  aux  Etroits,  avant  d'at-
           teindre  son  but.  La  bataille  dure  3  heures  et  les  groupes  se
           replient  en  bon  ordre.  Les  Allemands  ont  3  morts  certains  et
           un  très  grand  nombre  de  blessés.  Ce  jour-là,  le  « Liberté
           Chérie »  subit  sa  première  perte  en  la  personne  du  Russe
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