Page 71 - Abbé Marin DUCRET
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             Or la  police révolutionnaire aidée  de  la mal-
           V<"illa.nce  er.houa,  cette fois  encore.
              L'abùe s'è1ait rendu  à Sallanches, aupri,s d'un
           malade. 11  put  même  voir, sur  la  place de cette
           ville, la 1roupc de soldats se meure en  marclic,
           dans  la direction de Cluses,  pour all<'r  le saisir,
           "  Ils vont bien  loin, pensa-t-il,  et je gage qu'ils
           ne  me  prendront  pas.  •>  Il passa  la  nuit  0(1  il
           ,·tait. Le lenclemain  malin,  croyant la  patrnuil le
           de  retour,  il  ~e  mit  tranquilleme:nt en  route du
           côté ,te ,\lagland, pour le pieux ren.lez-vous  ha-
           bi1uel.
             :\u  sortir (le Saint-,lfartin,  nous apprend-il, je
           rencontrai  de$  soldats  qui  me  crierent  :  <~  ,\ r ..
           rêtcz,  n'a\le1.  pas  plus  loin, la  mc.5sc- est dite.))
             -  Oh!  répliquai-je, il y aura bien encore qucl-
           '-lue  chose,  cc ne sera  pas tout  fini.
             -  C'est fini,  clirent-ils,  nous a,·on.Hotrecuré.
             -   Vous l'avez?
                Oui.  nous l'avons.
                Oil est-il,.lonc?
                 li  est là.
                Oh! le pauvre curé! Il est donc  pris:
             a\  quoi les soldats faisaient-ils allusion, de qui
           voulaient-ils parler, l'abbé ne le sut point;  mais
           après avoir jeté cette naïve riposte au  passa~e, il
           poursuivit  soo  chemin, et la  messe  put se dire,
           ce ùimanc.:he,  conuue de coutume.
             Lui-même a  tu  le  nom de  ses lilches denon-
           dateurs ; mais il a.joutait,  d«ns sa lettre ;  {<  Ceux
           •1ui ont voulu me faire prenclre sont de ,\lagland;
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