Page 8 - Merveilles Industrie Tome 4
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               2                     MERVEILÉE3-DE- L’INDUSTRIE.

               au feu. On a retrouvé dans plus d’un pays  les annales remontent plus loin que celles
               des meules ayant appartenu aux hommes  de tous les autres pays, assurent que le blé
               pré-historiques.                          y était déjà cultivé à une époque qui corres­
                 La figure 1 représente un moulin de pierre  pond à l’an 2822 avant J.-C.
               dont l’homme primitif a fait usage. Ce des­  Les Scythes offraient tous les ans des sacri­
               sin a été pris au musée de Saint-Germain.  fices aux Dieux, en leur donnant une char­
                 Ajoutons que les sauvages africains se  rue et un joug, une hache et une coupe d’or,
               servent encore aujourd’hui d’un moulin tout  c’est-à-dire les instruments qui servent à cul­
               semblable. Le blé est placé sur la sur­   tiver la terre et les récipients du produit des
               face plate de la pierre creusée, et inclinée à  récoltes. Ces instruments, d’après un dogme
               peu près comme le représente la figure, et  répandu chez eux, étaient tombés du ciel,
               la farine résultant du broyage tombe sur  du temps d’un de leurs premiers rois.
               une natte étendue inférieurement.            Divers peuples de l’antiquité célébraient
                 Les moulins ayant appartenu à l’homme  les fêtes d’Isis, d’Eleusis, de Cérès, de Tri-
               primitif ne présentent pas tous la forme  ptolème et de Janus, divinités auxquelles ils
               que nous venons de représenter. MM. Pom-  rapportaient, respectivement, l’origine de
               merol en ont découvert de deux formes  la culture du blé.
               différentes.                                Ces traditions ne sauraient pourtant nous
                 Ils ont trouvé la première, en 1869, dans  apprendre si le blé est originaire de l’E­
               le prolongement d’un foyer contenant du  gypte, de la Grèce, de la Sicile ou de la
               blé carbonisé. C’était une pierre circulaire  vallée du Jourdain. Il est possible, du reste,
               creusée comme un verre de montre. Le  que la précieuse céréale ait crû spontané­
               broyeur, en granit, était de forme sphérique.   ment dans plusieurs contrées à la fois.
               11 était sans doute appuyé et remué avec la   Les anciens attachaient, avec raison, une
               main, sur les grains de blé déposés au fond  grande importance à la conservation du blé.
               de la cuvette.                            Les livres hébreux nous disent que Joseph
                 MM. Pommerol ont trouvé à Gerzat une  fut chargé d’administrer les récoltes de l’E­
               pierre creusée en gouttière, absolument  gypte, au temps des Pharaons. On voit sur
               semblable, sous le rapport de la forme et  d’antiques peintures de ce pays des hommes
               presque des dimensions, à un moulin pri­  occupés à verser du blé dans de vastes réci­
               mitif de provenance américaine qui se trouve  pients coniques, munis, au milieu de leur
               au musée de Saint-Germain. Ce dernier pos­  hauteur, d’une fenêtre qui servait sans
               sède le rouleau servant à broyer qui manque   doute à laisser tomber, selon les besoins, à
               au moulin de MM. Pommerol.                la partie inférieure de ce réservoir le grain
                 On ne saurait mettre en doute que l’homme   contenu dans le grenier placé à la partie
               pré-historique n’ait fait usage de céréales  supérieure.
               dans son alimentation ; car on a retrouvé   Des silos coniques, appelés teou, ont été,
               du blé remontant à l’époque du bronze dans   d’après les historiens chinois, employés dès
               les stations lacustres de la Suisse, et en  les temps les plus anciens, dans le Céleste
               France, dans un foyer pré-historique, situé  Empire. Ils sont encore actuellement en
               aux Martres de Veyre (Puy-de-Dôme). Cette  usage en Chine.
               dernière découverte a été faite, en 1866, par   Les mêmes historiens nous apprennent
               MM. Pommerol. Le blé carbonisé se voyait  que des excavations naturelles fermées avec
               encore au milieu des cendres du foyer.    soin, servaient autrefois, dans les contrées
                 Les historiens de la Chine, contrée dont  montagneuses de la Chine, à la conser­
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