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INDUSTRIE DE L’EAU.                                 83



























                                  Fig. 51. — Distillation de l’eau à la cornue.


        miner sur une lame de platine nette et    du tournesol ni de la violette ; elle dissout
        brillante, que l'on chauffe à la flamme   parfaitement le savon sans le grumeler, et
        d’une lampe à alcool. Cette eau évaporée ne   cuit très-bien les légumes.
        doit laisser sur le platine aucun résidu     L’eau distillée est peu digestible. Quand
        visible.                                  on la boit, elle provoque un sentiment de
          Les réactifs que l’on emploie pour consta­  pesanteur à l’estomac, parce qu’elle ne ren­
        ter la pureté de l’eau distillée sont : l’eau de   ferme point d’air en dissolution. Mais elle
        chaux, l’eau de baryte ou le sous-acétate   contient toujours un peu d’acide carbo­
        de plomb, qui dénotent la présence de l’a­  nique, parce que ce gaz existe dans toutes
        cide carbonique par un trouble blanchâtre ;   les eaux qui coulent à la surface de la terre,
        — le chlorure de baryum, qui indique la   et passe, avec la vapeur d’eau, dans le réci­
        présence des sulfates ; — l’azotate d’argent,   pient. La présence de l’acide carbonique
        qui démontre la présence des chlorures; —   dans l’eau distillée n’a aucun inconvénient,
        l’oxalate d’ammoniaque, qui décèle la chaux.   mais si on voulait s’en débarrasser, il fau­
        Avec le bichlorure de mercure et le sulfate   drait placer dans l’alambic où se fait la
        de zinc, on peut constater la présence des   distillation, environ 32 grammes de chaux
        matières organiques, par les précipités que   éteinte par 23 litres d’eau. La chaux
        ces réactifs déterminent; mais il faut atten­  éteinte absorbe entièrement l’acide carbo­
        dre quelque temps, car ces précipités n’ap­  nique.
        paraissent que lentement.                    Nous venons de voir comment se com­
                                                  porte l’eau exposée à une chaleur de 100°.
          Ainsi purifiée par la distillation, et par   Soumise à des températures plus élevées,
        conséquent chimiquement pure, l’eau est   elle présente des phénomènes physiques
        claire et limpide, sans odeur ni saveur. On   et chimiques sur lesquels nous attirerons
        peut la conserver indéfiniment, à l’abri du   maintenant l’attention.
        contact de l’air, sans qu’elle contracte au­  Exposée à l’air libre, sur des surfaces mé­
         cune odeur désagréable, ni qu’elle se trou­  talliques, à la température du rouge, l’eau
        ble. Elle n’a aucune action sur les couleurs   prend le singulier état physique qui a reçu
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