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INDUSTRIE DE L’EAU. 79

quide a besoin d’emprunter à une source le générateur ou chaudière fournissant la va­
quelconque une quantité considérable de peur; D, D, les cuviers de bois pleins d’eau
calorique. C'est ce calorique qui, s’ajoutant froide que l’on veut chauffer par le courant
à l’eau à la température de 100°, la fait de vapeur; E, le tube muni d’un robinet,
passer à l’état de vapeur. L’eau liquide qui conduit la vapeur dans chaque cuvier.
bouillant à 100° et la vapeur d’eau, qui Nous supposons ici que c’est de l’eau
n’accuse également au thermomètre que qu’il s’agit de chauffer par un courant de
la température de 100°, sont des corps bien vapeur ; mais, si le liquide qu’il faut chauf­
différents sous le rapport du calorique fer est autre que l’eau, il y aurait souvent
qu’ils renferment. La vapeur d’eau à 100° inconvénient à le laisser mélangé avec
renferme beaucoup plus de calorique que l’eau provenant de la condensation de la
l’eau liquide à 100°, et c’est cette accu­ vapeur. Dans ce cas, au lieu de faire con­
mulation de calorique qui lui communique denser la vapeur d’eau dans le liquide
son état de vapeur. On appelle chaleur dissi­ même, on la fait passer dans un conduit
mulée, ou chaleur latente, la quantité de ca­ métallique, par conséquent très-conducteur
lorique que le thermomètre n’accuse point de la chaleur, qui s’enroule, en forme de
dans la vapeur d’eau, et qui la différencie serpentin, à la base ou à l’intérieur de la
de l’eau liquide à la même température. masse liquide ; ou bien on reçoit la vapeur
La chaleur latente, c’est-à-dire qui n’est dans un double fond, concentrique au li­
pas appréciable par le thermomètre, de­ quide. La vapeur d’eau se condense à l’inté­
vient sensible et appréciable lorsque l’eau rieur de ce double fond. La chaleur qui ré -
repasse de l’état de vapeur à l’état liquide. suite de la condensation de la vapeur, se
Elle reparaît au moment du changement transmet à travers les parois du serpentin, ou
d’état physique, et cela dans des propor­ du double fond, à la masse d’eau qu’il s’agit
tions considérables. Aussi une petite quan­ d’échauffer. On fait de temps en temps écou­
tité de vapeur d’eau suffit-elle, quand elle ler au dehors, au moyen d’un robinet, l’eau
passe à l’état liquide, pour chauffer une provenant de cette condensation.
grande quantité d’eau froide. Un litre d’eau 11 faut avoir l’attention de faire varier la
que l’on porte à l’état de vapeur, met en nature des tuyaux de condensation suivant
liberté, quand elle repasse à l’état liquide, les liquides dans lesquels ils doivent plon­
assez de calorique pour élever jusqu’à 100° ger. Si le liquide est acide, on doit faire
5 litres 1 /2 d’eau supposée à zéro. En d’au­ usage de tuyaux de plomb, d’argent ou de
tres termes, un litre d’eau transformée en platine, de tuyaux de fer si le liquide est
vapeur qu’on reçoit dans 5 litres 1 /2 d’eau à alcalin, et de tuyaux de cuivre s’il est neutre,
zéro produit 6 litres 1 /2 d’eau à 100°. c’est-à-dire s’il n’est ni acide ni alcalin.
C’est sur ce principe qu’est fondé le chauf­ Le chauffage par la vapeur présente des
fage par la vapeur. Une chaudière, ou géné­ avantages immenses. 11 procure d’abord une
rateur, fournit de la vapeur d’eau, laquelle grande économie de combustible, puisqu’il
est dirigée, au moyen d’un tube, dans des permet de tout réduire à un seul foyer,
cuviers pleins d’eau froide. En se conden­ d’où la chaleur rayonne dans les divers
sant dans l’eau qui remplit les cuviers, la points où l’on veut la porter. On comprend
vapeur élève rapidement jusqu’à l’ébullition sans peine quelle perte de calorique on
la température de cette eau. évite en réduisant ainsi le nombre des four­
La figure 49 représente l’appareil dans le­ neaux et des foyers dont il faudrait faire
quel on réalise ce système de chauffage. C,est usage pour les différentes opérations. Chaque