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544 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.
phore, de plaques poreuses, composées d’une tubes de verre. Une fois les tubes remplis,
pâte d’argile, qu’on place dans des cylindres on ferme le robinet et on attend le refroi-
en fonte, communiquant avec un conduit dissement. On retire alors le phosphore
de vapeur. La vapeur, comprimant le phos refroidi des tubes de verre, en secouant ces
phore fondu, le force à traverser les plaques tubes, et on remplit de nouveau les mêmes
poreuses. Pour empêcher que ces plaques tubes de phosphore, en ouvrant le robi
ne s’obstruent, on mélange au phosphore net.
du charbon en poudre. En calcinant de On nomme appareil de Seubert, ce petit
temps en temps ces briques à l’air, on leur outillage, qui peut être remplacé par beau
rend leur porosité, par suite de la com coup d’autres dispositions.
bustion du charbon retenu dans leurs pores. Dans les laboratoires de chimie on pré
On distille le phosphore mêlé de charbon, pare les bâtons de phosphore en aspirant
pour en retirer le phosphore pur. avec la bouche dans des tubes de verre que
En Allemagne, on soumet le phosphore l’on plonge dans le phosphore fondu sous
déjà purifié par ces filtrations à une se l’eau chaude. Mais ce moyen est quelque
conde distillation. Cette opération se pra peu dangereux ; le phosphore pénètre dans
tique en faisant d’abord fondre le phos la bouche de l’opérateur, s’il aspire trop
phore sous l’eau, et le mélangeant avec un fort. L’appareil Seubert, ou tout autre moyen
huitième de son poids de sable pur. Le facile à imaginer, écartent ce danger.
refroidissement donne une matière rouge
que l’on introduit dans les cornues; on Le phosphore rouge a reçu d’importantes
chauffe doucement, pour enlever l’humi applications dans l’industrie. Nous devons
dité, et l’on chauffe ensuite plus fort. Le donc parler de son mode de préparation.
phosphore distille; on le reçoit dans des On sait que le phosphore rouge, ou amor
vases en plomb plongés dans l’eau. On phe, c’est-à-dire incristallisable, est une mo
recueille ainsi, avec le phosphore brut, jus dification allotropique du phosphore. Une
qu’à 90 pour 100 de phosphore pur. chaleur de -J- 250° ou l’influence seule de
La purification du phosphore fournit les la lumière, transforment le phosphore blanc
pains de phosphore, qui sont livrés au en phosphore rouge, ou amorphe.
commerce. Si l’on divise le phosphore en A l’état de poudre, le phosphore amorphe
l’agitant pendant son refroidissement, on est de couleur rouge; mais, en masse, il a
l’obtient en grenailles, forme sous laquelle l’éclat métallique.
on le trouve quelquefois chez les fabricants. Pour préparer le phosphore rouge, on
Mais le plus souvent on le moule en ba opère sur le phosphore ordinaire, dans un
guettes. appareil inventé par Schrôtter, et que repré
Voici comment s’effectue cette manipula sente la figure 238. Cet appareil se compose
tion. d’un récipient en porcelaine, A, avec couver
Le phosphore est fondu dans une bassine cle à vis, C, pourvu d’un étrier, B. Un tuyau,
chauffée au bain-marie. La bassine est pour C traverse ce couvercle ; il est terminé par
vue^ son fond, d’un robinet et d’un conduit un robinet, D, qui plonge dans un vase, H,
en cuivre, qui amène le phosphore fondu contenant du mercure.
dans des tubes de verre plongeant eux- Le récipient, A, contenant le phosphore,
mêmes dans une cuve pleine d’eau froide. est placé dans un bain de sable, EE', qu’on
Le robinet étant ouvert, le phosphore fondu chauffe avec un bain métallique, FF', com
coule dans le conduit, et s’introduit dans les posé de plomb et d’étain à parties égales