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512 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.
Après l’avoir fait tremper, on entasse le usage dans plusieurs établissements publics
linge sale dans ce cuvier. de Paris, tels que les hôpitaux, casernes,
La lessive contenue dans la chaudière C fabriques, etc., mais après avoir été perfec
pressée par la vapeur, passe par le tuyau E tionné dans la manière de produire la pres
qui perce le fond du cuvier, s’élève jus sion de la vapeur.
qu’à la partie supérieure du cuvier, et se Dans le système Decoudun, perfectionne
projette, par le champignon qui termine le ment du système René Duvoir, le générateur
tube E, dans toutes les directions. Après de la vapeur est séparé, comme dans le
avoir traversé le linge, la lessive descend système René Duvoir, du cuvier contenant le
dans le bas du cuvier. Là, c’est-à-dire devant linge. La lessive, d’abord froide, est peu à
le tuyau F, est une soupape qui ne s’ouvre peu échauffée par la vapeur, et forcée ensuite,
que quand une assez grande quantité de li par la pression de cette vapeur, de s’élever
quide s’est réunie au fond du cuvier. La dans un tube central, d’où elle se déverse
lessive revient, au moyen de ce tuyau, dans sur le linge et redescend à la chaudière
la chaudière C. pour s’y réchauffer. On rend intermittente
G est le fourneau, K, la cheminée. Les pro l’ascension de la lessive au moyen de robi
duits de la combustion circulent deux fois nets et de soupapes. Cet appareil prend
autour de la chaudière, avant de se rendre beaucoup de place, et entraîne a beaucoup
dans la cheminée. de dépenses.
On procède comme il suit au blanchis Gay modifia l’appareil de Ducoudun de
sage, avec cet appareil. On place au fond du manière à en faciliter la manoAivre. Il
cuvier le carbonate de soude, et on y verse plaça sur le trajet de la vapeur une
de l’eau jusqu’à ce que la chaudière soit chambre autoclave dans laquelle s’opère
remplie, et que le niveau du liquide soit le chauffage de la lessive et le réchauffe
arrivé à la hauteur du faux-fonds «qui sup ment de cette même lessive quand elle re
porte le linge. On place le linge régulière descend du cuvier.
ment et sans trop le tasser par-dessus le Nous ne parlerons que pour mémoire d’un
faux-fonds, et on abaisse le couvercle du autre appareil pour le lessivage par la circu
cuvier. On allume le fourneau et on porte lation continue de la lessive dans lequel on a
l’eau à l’ébullition. La pression de la va banni la pression de la vapeur. Appliqué suc
peur fait monter la lessive dans le tuyau EE, cessivement par Hartmann et Schopper, par
et la projette contre le champignon, qui Descroizilles et Chevalier, ce système a été
la répartit uniformément sur toute la sur reconnu insuffisant et a été abandonné. Son
face du linge. La lessive descend à tra principe était la circulation de la lessive, non
vers le linge, et se réunit à la partie infé par la vapeur, mais par le phé nomène des
rieure du cuvier. Dès lors, le niveau du vases communiquants. L’appareil se compo'
liquide s’abaissant dans la chaudière, la sait d’un cuvier contenant le linge sale, et
soupape s’ouvre. La lessive revient alors, d’une chaudière, l’un et l’autre vase étant
d’elle-même, à la chaudière, s’y réchauffe de même hauteur, et communiquant par
et retourne encore dans le cuvier par la deux tubes horizontaux situés, l’un vers le
pression de la vapeur. fond, l’autre à quelques centimètres au-des
Ainsi s’établit une circulation continuelle sous du couvercle.
de la lessive bouillante qui produit un les La figure 218 (page 493), qui représente
sivage prompt et complet du linge. la cuve à circulation en usage dans les fabri
L’appareil de René Duvoir est resté en ques pour le blanchiment des toiles, donnera