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BOISSONS GAZEUSES. 455

pouvant absorber les autres gaz qui l’accom­ M. Ozouf dut renoncer à ce système. Au­
pagnent, les élimine ainsi complètement. Ce jourd’hui M. Ozouf, ou plutôt M. Cazaubon,
même acide carbonique, dégagé de cette son successeur, produit l’acide carbonique
combinaison par la chaleur, refroidi et par le procédé ordinaire, c’est-à-dire en
dépouillé de la vapeur d’eau dont il était traitant dans un vase décompositeur la craie
chargé, va s’accumuler, dans un gazomètre, par l’acide sulfurique.
où il est puisé à volonté pour la fabrication La figure 201 représente l’appareil de
des eaux gazeuses. En même temps la solu­ M. Ozoufpourlafabricationcontinuedeseaux
tion alcaline dépouillée de gaz acide carboni­ gazeuses. L’emploi de deux pompes et d’un
que retourne à son point de départ, pour se seul épurateur, l’installation du producteur
charger de nouveau du même gaz et servir de gaz et du laveur sur un seul bâti, distin­
ainsi presque indéfiniment à un jeu continu guent particulièrement cet appareil.
d’absorption et de dégagement d’acide car­ L’acide sulfurique destiné à décomposer
bonique. Les gaz fournis par la combustion la craie est contenu dans le vase de plomb
du coke ne contiennent pas d’oxyde de car­ H. P est le producteur de gaz dans lequel
bone, car les conditions du tirage et de la on introduit l’acide sulfurique contenu dans
température sont assez bien calculées pour le réservoir H, en tournant le robinet M.
que ce produit dangereux ne puisse pas se for­ L,L sont les deux laveurs que traverse le gaz
mer. Il ne s’échappe du foyer qu’un gaz com­ acide carbonique, D est un troisième vase-
posé de 11 pour 100 d’oxygène, 80 pour 100 laveur en cristal qui permet de suivre de
d’azote, et 9 pour 100 d’acide carbonique. l’œil le dégagement du gaz. G est le gazo­
M. Ozouf réalisa une double application mètre dans lequel le gaz s’introduit par le
de ce procédé pour la fabrication en grand tube DZ. La cloche est équilibrée par un
de l’acide carbonique. contre-poids P. La double pompe B,B aspire
Dans une usine qu’il avait établie à Saint- le gaz du gazomètre, et le refoule dans l'œuf,
Denis, il appliquait ce gaz à la fabrication de ou saturateur, S, aspirant tantôt le gaz dans
la céruse, ou carbonate de plomb; à Paris, il le gazomètre, tantôt l’eau dans le réser­
l’employait exclusivement à la préparation voir P.
des eaux gazeuses. Les appareils étaient dis­ La pompe est mise en action par la roue B
posés de manière à pouvoir fournir 20,000 mue à la main et pourvue, à l’autre extrémité
litres de gaz par heure et remplir environ de l’axe, d’un volant V. Le tirage dans les
2,000 siphons d’eau saturée. bouteilles se fait au’ moyen d’un tube Z,
Le prix de revient de l’acide carbonique amenant l’eau dans l’appareil à embouteil­
par ce procédé était inférieur à celui que lage.
l’on obtient par la décomposition de la craie. Nous représentons à part (fig. 202) les co­
M. Ozouf assurait, en effet, que le mètre lonnes de tirage dont on fait usage avec l’ap­
cube de ce gaz pour la préparation des eaux pareil de M. Ozouf. La première colonne A
gazeuses, ne revenait qu’à 40 centimes, tan­ sert à tirer l’eau dans les bouteilles ; la se­
dis que, par le procédé des acides, il coûte conde colonne A' sert à tirer l’eau à siphon ;
00 centimes. la troisième A" à tirer les limonades ga­
Malheureusement la pratique n’a pas con­ zeuses ou les vins mousseux.
firmé les promesses de la théorie, la dé­ Nous avons déjà expliqué le mécanisme
composition du bicarbonate de soude par la du tirage en bouteilles et en siphon ; nous
chaleur, était d’une exécution trop dispen­ n’avons donc pas à revenir sur ce sujet. La
dieuse; après de coûteuses installations, figure 202 montre seulement l’ins'allation