Page 450 - Les merveilles de l'industrie T3 Web
P. 450

BOISSONS GAZEUSES.                                45 !


        explique en ces termes le mécanisme des   mité de son arbre et portant le bouton manivelle Y.
        appareils à deux corps de pompe.          Chacune des deux sphères et des deux pompes sont
                                                  identiquement les mômes que celles que nous avons
          « Au lieu de l’arbre à manivelle qui gouverne,   décrites dans les appareils à un corps de pompe et à
        dans les appareils ordinaires, la bielle de la pompe,   une seule phère; le mécanisme moteur des pompes
                                                  est celui que nous venons de décrire. Les deux sphè­
        l’arbre du volant Q (fig. 198) porte à son extrémité,
        dit M. Hermann-Lachapelle, un disque claveté, à   res, pourvues chacune de leurs organes de sûreté et
                                                  indicateurs peuvent fonctionner ensemble ou sépa­
        demeure et percé, à des distances différentes du
        ( entre, de quatre trous destinés à recevoir un bou­  rément sous la même pression ou sous une pression
        ton Y faisant fonction de manivelle. Les bielles UU'   différente, et s’alimenter dans le même bassin ou
                                                  dans des réservoirs différents, suivant la volonté de
        des deux pompes FF’ s’articulent aux deux extré­
        mités d’un balancier oscillant sur un axe fixé dans   celui qui les manœuvre ou les besoins de la fabrica­
                                                  tion. On peut mettre les deux sphères en communi­
        la colonne et qui sert de support à tout le méca­
        nisme.                                    cation par un tuyau vissé dans les écrous d’attente f,f
                                                  placés sous la base de la soupape. Un robinet adapté
         « Une glissière Z placée sur le bouton-manivelle Y
        commande le balancier.                    sur le milieu de ce tuyau permet, au besoin, d’éta­
         « Lorsque l’impulsion est donnée au volant Q, de   blir et d’intercepter à volonté cette communica­
        l’appareil, le disque claveté sur son axe suit son   tion (1). »
        mouvement rotatif, et le bouton-manivelle Y agis­
        sant comme excentrique dans la glissière Z, fait   Nous terminerons cette revue des diffé­
        osciller le balancier, qui entraîne avec lui les bielles   rents appareils que construisent aujour­
        des pompes. Ces deux pompes s’équilibrent à l’ex­  d’hui les fabricants pour répondre aux usa­
        trémité des branches du balancier comme les pla­  ges multipliés qu’a reçus l’eau de Seltz,
        teaux d’une balance, il ne faut guère plus de force
       pour mettre en jeu les deux pistons que pour un   en parlant d’un usage qui s’est introduit
       seul dans un appareil ordinaire.           depuis quelques années dans le mode de
         « Si une seule pompe peut suffire au travail qu’o­
                                                  consommation des boissons gazeuses. Dans
       père l’appareil, un buttoir Q adapté par un écrou
       sur un bras mobile P autour d’un axe donne un   certains restaurants, mais surtout dans les
       appui par le débrayage du piston de la pompe qu’on
       veut laisser reposer. On peut aussi réduire leur
       course en plaçant plus près du centre le bou­
       ton Y. »

         M. Hermann-Lachapelle construit égale­
       ment des appareils à deux corps de pompe
       et à deux saturateurs.
         Ce dernier appareil (fig. 199) spécialement
       destiné aux grands établissements et aux
       brasseries, est assez puissant pour produire
       jusqu’à 10,000 bouteilles, ou siphons par
       jour. On peut le considérer comme com­
                                                 Bouillons-Duval, l’eau de Seltz arrive sur
       posé de deux appareils complets d’égale
                                                 la table même du consommateur, sans l’em­
       puissance réunis pour plus de commodité
                                                 ploi d’aucun siphon ni d’aucun vase. Elle
       sur un même bâti et n’ayant qu’un même
                                                 est versée facilement dans le verre du
       volant et un même arbre moteur.
                                                 consommateur, par un robinet fixe qui tra­
         M. Hermann-Lachapelle le décrit en ces
                                                 verse la table.
       termes :
                                                   Le moyen de faire arriver ainsi l’eau ga­
         « Deux sphères-saturateurs H,H', sont placées côte   zeuse sur la table du consommateur, con­
       à côte sur une même colonne. Le volant Q donne à   siste dans l’emploi d’un récipient d’un assez
       la fois le mouvement aux agitateurs des deux sphères
       à l’aide des trois roues d’engrenage V,X,X', et aux   (1) Des boissons gazeuses, au point de vue alimentaire,
       deuxcorps de pompe par le disque claveté à l’extré­  hygiénique et industriel. Paris, 1874, in-8, 2e édit. p. 153,
   445   446   447   448   449   450   451   452   453   454   455