Page 345 - Les merveilles de l'industrie T3 Web
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INDUSTRIE DE L’EAU. 343
fie de la France, située au nord du pla pour acquisition de terrain. Sa capacité
teau central, avait souffert d’une séche utile étant de 128,000 mètres, le prix du
resse dont on ne trouve aucun exemple mètre cube de capacité est de 28 francs.
dans les dix-septième et dix-huitième siè
L’usine de Saint-Maur renferme une ma
cles, et très-probablement, en remontant
chine hydraulique qui se compose de quatre
dans les siècles antérieurs, jusqu’au quin
zième. Il résulta de ces sécheresses, que roues turbines du système Girard et de
120 chevaux chacune, soit
non-seulement la navigation des canaux
en tout, de............................ 480 chevaux.
Saint-Denis et Saint Martin, alimentés par
et de trois turbines, sys-
les eaux du canal de l’Ourcq, était arrêtée
tème Fourneyron , de
pendant les mois chauds, mais encore que
100 chevaux chacune, soit
la ville ne pouvait tirer de ce dernier canal
ensemble......................... . . 300 —
les 105,000 mètres cubes qu’elle a le droit d’y
puiser tous les jours. En réalité, ce puisage Total de la force hydrau-
était tombé, dans certains mois, au-dessous lique.................................. . . 780 chevaux.
de 80,000 mètres cubes. On y adjoint deux machi
Par suite, l’Etat autorisa la ville de Paris nes à vapeur de 150 che
à puiser dans la Marne 500 litres d’eau par vaux chacune....................... 300
seconde au moulin de Trillardou devenu sa Force totale de l’usine. . 1,080 chevaux.
propriété, et un pareil volume de 500 litres La force motrice est due à l’eau de la
au barrage d’Isles-les-Meldeuses, construit Marne et à la chute du canal de Saint-Maur.
pour la navigation, et dont la chute fut La Marne contourne le promontoire connu
mise à la disposition du service des eaux. sous le nom de Boucle-de-Marne^ et après
11 fut décidé que l’eau de la rivière de la un trajet de 13,000 mètres revient sur elle-
Marne serait emmagasinée dans un réser même passer à un kilomètre environ de son
voir placé inférieurement à celui de la point de départ. Le canal de Saint-Maur
Dhuis à Ménilmontant, l’étage supérieur re coupe l’isthme à son point le plus étroit par
cevant les eaux de la Marne, l’étage infé un court souterrain. Pour ne point nuire à
rieur, celles des sources de la Dhuis. la navigation, la ville a creusé un second
La figure 147 (page 337) représente, en souterrain qui conduit l’eau à son usine.
coupe transversale et en plan, le réservoir Les travaux, commencés en 1864, ont été
de Ménilmontant, qui reçoit, comme il vient terminés en 1865. La chute qu’on gagne
d’être dit, les eaux de la Dhuis et celles ainsi est de 5m,10 environ en très-basses
de la Marne. eaux ; elle est en moyenne de 4 mètres.
Ce réservoir est à deux étages séparés par La figure 148 donne l’élévation de la
des voûtes d’arête de 0m,36 d’épaisseur, en machine hydraulique de l’usine de Saint-
meulière et mortier de ciment de Passy. Maur, et la figure 149 la projection hori
Les bassins supérieurs portent une cou zontale de cette machine. L’ensemble de
verture légère formée de voûtes d’arête de l’usine hydraulique est représenté dans la
6 mètres d’ouverture et de 0m,07 d’épais figure 150.
seur. Ces voûtes sont couvertes d’une couche Deux des roues du système Girard sont
de terre gazonnée de 0m,40 d’épaisseur. employées à monter 12,000 mètres cubes
La surface utile du réservoir est de 2 hec d’eau par 24 heures, puisés dans une source
tares. 11 a coûté, en chiffres ronds, découverte à Saint-Maur par M. Belgrand.
^»030,000 francs, y compris 380,000 francs Le puisage est fait à l’altitude 28, et l’eau