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INDUSTRIE DE L’EAU.                                253


         au fond d’une tranchée et recouvert de
         pierre et de plâtre maçonné, donne d’excel­
         lents résultats avec une très-faible dépense.
           Les anciens qui n’avaient pas ce précieux
         béton qui a créé de nos jours l’art de la bâ­
         tisse économique, faisaient usage, pour di­
         riger les eaux, de conduites en pierres ou en
         poterie. On ne peut fouiller le sol autour
         des villes anciennes sans y trouver les vieilles
         conduites de terre qui servaient au transport
         des eaux. De nos jours encore, les tuyaux
         de poteries sont loin d’être abandonnés pour
         des conduites de peu d’importance, quand
         le parcours est bref et la pression presque                                     construit parles Romains.
         nulle. Les tuyaux de drainage, garnis de
         colliers de jonction que l’on ferme avec du
         ciment hydraulique, servent souvent à con­
         duire des eaux potables. Mais il ne faut pas
         leur donner de trop petites dimensions, car                                     Pila,  près de Lyon,
         s’ils fonctionnent à pleine charge, ils sont
         fort exposés aux fractures.
           Outre les conduites en poterie, les anciens
         se servaient de tubes de plomb, qu’ils enter­
         raient dans le sol, ou qu’ils posaient à l’in­
         térieur d’un aqueduc de maçonnerie. Les                                         du  tube-siphon  du  mont
         modernes rejettent, avec raison, les tuyaux
         de plomb, et les remplacent par les tuyaux
         de fonte, matière beaucoup plus économi­
         que.
           Les tuyaux de fonte ne sont pas cependant                                     Restauration
         employés à titre de conduits ordinaires. On
         a recours à ce métal, en raison de sa résis­
         tance à la pression, lorsqu’il s’agit de fran­                                  Fig.  110.  —
         chir une vallée profonde, et de remonter à
         l’autre bord, sans élever le mur qui serait
         indispensable pour supporter la conduite si
         l’on voulait franchir directement la vallée.
         Au lieu de passer d’un bord à l’autre des
         deux éminences, on établit un conduit sou­
         terrain en fonte, en forme de siphon ren­
         versé : l’eau descend jusqu’au bas de la con­
         duite métallique et reprend son niveau en
         s’élevant dans la seconde branche du siphon.
          Les tuyaux-siphons , ou tubes-siphons qui
          permettent de se passer d’un mur, d’un
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