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INDUSTRIE DE L’EAU.


           dernier avantage, auquel on ne pense pas   lait qu’un homme pût y circuler, et l’on
           généralement, est à ajouter aux nombreux   construisait même à côté de la cunette, c’est-
           arguments qui prescrivent de préférer les
           eaux de sources à celles des fleuves et des
           rivières, pour l’alimentation des villes.





                     CHAPITRE XXIV
           DISTRIBUTION DES EAUX POTABLES. — LES AQUEDUCS ET
            LES MACHINES ÉLÉVATOIRES. — LES TUBES-SIPHONS. —
            LES PONTS-SIPHONS CHEZ LES ANCIENS ET CHEZ LES
            MODERNES. — DESCRIPTIONS DES AQUEDUCS ANCIENS.
            —  LES AQUEDUCS DE ROME. — DE LYON. — DE METZ.
            —  DE NIMES. — DE COUTANCES.

             Quand on a fait choix de l’espèce d’eau
           que l’on veut distribuer dans une ville, il    Fig. 106. — Coupe de l’aqueduc d’Arcueil.
           faut s’occuper de l’amener dans les réser­
           voirs de cette ville. Si le niveau de la source,   à-dire de la rigole qui reçoit l’eau, une ban­
           du fleuve ou de la rivière permet de les con­  quette, sur laquelle les ouvriers pouvaient
           duire à ces réservoirs par la seule pente de
           l’eau, on emploie un aqueduc. Si, au con­
           traire, comme c’est le cas le plus fréquent,
           la rivière ou la source est à un niveau infé­
           rieur à celui de la ville, il faut élever l’eau
           par des machines, soit hydrauliques, soit à
           vapeur.
             Occupons-nous d’abord des moyens d’a­
           mener l’eau par sa pente naturelle.
             On appelle aqueduc, du latin aqua ductus,
           une rigole construite en maçonnerie, en po­
           terie ou en métal, pour servir au transport
           automatique des eaux. Ces rigoles sont cou­
           vertes et enfouies à une certaine profon­
           deur au-dessous du sol, tant pour s’opposer
           à l’évaporation, que pour conserver à l’eau
           sa fraîcheur et sa pureté.
             Rien n’est plus variable que les dimen­
           sions que l’on peut donner à un aqueduc.     Fig. 107. — Coupe do l’aqueduc de Montpellier.
           Les anciens aqueducs avaient des dimensions
           bien plus considérables que celles qu’on   marcher en se tenant debout. Dans le canal
           leur donne aujourd’hui. Dans la plupart   des eaux du pont du Gard construit par les
           des aqueducs construits jusqu’à notre siècle,   Romains, on se promène comme dans une
           on donnait à ces conduites des dimensions   pièce d’appartement. On circule avec la plus
           exagérées, et tout à fait inutiles. On vou­  grande facilité sur la banquette, à l’intérieur
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