Page 362 - Les merveilles de l'industrie T1
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POTERIES, FAÏENCES ET PORCELAINES.                             357

                                                   vantes, dans les proportions ci-dessous :


                                                      Argile plastique d’Arcueil..................  30
                   CHAPITRE XXXII                     Marne argileuse verdâtre (supérieure
                                                        au gypse)......................................  32
                                                      Marne calcaire blanche des terrains
         LA FAÏENCE COMMUNE OU ITALIENNE, SA COMPOSITION ET
                                                        gypseux.......................................... 10
                 LES PROCÉDÉS DE SA FABRICATION.
                                                      Marne sableuse ou sable impur, mar­
                                                        neux et jaunâtre (supérieur au
                                                        terrain gypseux de Picpus).........   28
           La faïence commune, ou faïence italienne,
         forme le troisième groupe des poteries, dans                                100
         la classification de Brongniart.
                                                     La faïence blanche de Paris se compose de :
           L’auteur du Traité des arts céramiques, ca­
         ractérise en ces termes, au point de vue
                                                      Argile plastique d’Arcueil.................. 8
         technologique, ce genre de poteries :        Marne argileuse verdâtre....................... 30
           « Poterie à pâte opaque, colorée ou filan­  Marne calcaire blanche.......................... 28
                                                      Sable impur et marneux jaunâtre.. .   28
         te châtre, à texture lâche, à cassure terreuse,
         « recouverte d’un émail opaque, ordinaire-                                  100
         « ment stannifère. »
                                                     Ces terres sont mêlées, dans une caisse rec­
           La faïence, comme il a été dit dans la   tangulaire, qu’on nomme gàchoir. La pâte
         première partie de cette Notice, nous est   qui résulte de ce mélange, est délayée dans
         venue des Arabes, qui la fabriquaient dès le   une quantité d’eau convenable. On sépare
         ixe siècle. Des Arabes, elle passa en Espa­  les corps pierreux étrangers par la décanta­
         gne, puis aux îles Baléares, et vers le xme   tion et par le passage au tamis, à sa sortie
         siècle en Italie, où elle fit des progrès im­
                                                   du gâchoir. La pâte délayée de manière à
         menses. C’est ce qui lui a fait donner le nom   former une bouillie assez épaisse, est
         de majolique et de faïence italienne. Adop­  alors dirigée dans des fosses d’une grande
         tée en France, après les travaux de Bernard
                                                   dimension, que l’on a creusées à la portée
         Palissy, fabriquée ensuite en Angleterre, sur   du gâchoir et des ateliers. Elle séjourne
         une large échelle, la faïence commune est
                                                   plusieurs mois dans cette fosse, exposée aux
         répandue aujourd’hui chez toutes les nations
                                                   intempéries atmosphériques, qui l’amélio­
         manufacturières du monde.
                                                   rent positivement. Au bout de ce temps, on
                                                   prend cette pâte et on la travaille en la ma­
           La fabrication de la faïence commune    laxant sur une table, et en faisant des boules
         varie un peu selon les localités. Nous com­  que l’on jette avec force contre le mur. On
         mencerons par décrire celle qui s’exécute en   n’emploie pas immédiatement la pâte ainsi
         France,etnous parlerons particulièrement de   pétrie ; on la conserve dans des caves, où elle
         cette fabrication à Paris, à Sceaux, à Rouen,   s’améliore encore.
         à Nevers, à Lunéville, à Limoges, etc.      Au moment de l’employer on la marche,
           A Paris, que nous prendrons pour type   c’est-à-dire on la pétrit longtemps avec les
         de la fabrication française, on produit de la   pieds, puis on en fait des ballons d’environ
         faïence commune, blanche, qui ne va pas   25 kilogrammes, que viennent prendre des
         au feu, et de la faïence commune brune, qui   ouvriers façonneurs.
         va au feu sans se briser.                   Pour façonner une pièce, l’ouvrier prend
           Pour faire la faïence brune de Paris, on   une masse de pâte du volume nécessaire pour
         prend, selon Brongniart, les matières sui-  former cette pièce. La pâte est placée sur
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