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358                  MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.

                    le tour, et modelée par la main de l’ouvrier,   et B occupe un côté de cette espèce d’édifice.
                    puis on la laisse sécher quelque temps, et   Pour enfourner les pièces, on les place en
                    alors un second ouvrier la tournasse, c’est-   èchappades, c’est-à-dire sur des tablettes de
                    à-dire qu’avec un outil d’acier il achève de   terre cuite, horizontales ou verticales, comme
                    donner à la pièce les formes et les em- !  le représente la figure 259.
                    preintes qu’elle doit conserver.            Le feu dure environ vingt-quatre heures.
                      Les figures 254 et 256 qui représentent le   Dans la plupart des fours actuels, on se
                    façonnage sur le tour et le tournassage d’une
                    pièce, répondent exactement à cette partie
                    des opérations de la fabrication de la faïence.
                      Les pièces, qui ne sont pas arrondies,
                    comme les garnitures et les anses, ne peu­
                    vent se faire sur le tour. On les obtient en
                    coulant dans un moule de plâtre, la terre à
                    faïence délayée dans une quantité d’eau
                    convenable. Cette boue liquide ne tarde pas
                    à se dessécher en partie au contact du moule
                    de plâtre. On la retire du moule, pour l’ap­
                   pliquer au moment convenable sur la pièce,
                   qui doit la recevoir.
                      Il s’agit maintenant de cuire les pièces fa­
                   çonnées.
                     Avant de les porter au four, on les laisse 1
                   se dessécher en partie, en les faisant séjour­
                   ner quelques jours dans un atelier où pas­
                   sent les tuyaux de cheminées des fours. On
                   procède alors à la cuisson.
                     Il faut deux cuissons pour la faïence com­
                   mune, comme pour la plupart des poteries ;
                   la première pour cuire la pâte, la seconde
                   pour appliquer sur la poterie cuite, ou
                    biscuit, selon le terme vulgaire, la couverte,
                   ou vernis. Ces deux opérations s’exécutent,
                   d’ailleurs, dans le même four, qui, dans
                   ce but, est composé de deux étages. Dans
                    la capacité supérieure la plus chaude, on   sert de houille, mais quand on peut disposer
                    place les pièces devant recevoir la première   de grandes quantités de bois, ce combustible
                    cuisson. La capacité inférieure, la moins   est employé avec avantage, parce qu’il per­
                    chaude, reçoit les pièces déjà cuites, ou le i  met de mieux régler la chaleur, de la mo­
                    biscuit, et recouvertes de la glaçure, qui   dérer ou de la renforcer en tel ou tel point
                    doit, par l’effet de la chaleur, fondre et en­  du four selon les besoins. La conduite du
                    velopper toute la surface.                feu est toujours assez difficile, car on est
                      La figure 258 représente le four à faïence,   exposé à chauffer certaines parties du four
                    avec ses deux étages.                     au détriment des autres. L’habitude est ici
                      Le foyer est double, et chaque foyer A   la règle de l’ouvrier.
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