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342 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.

ajouter à la terre du sable ou d’autres sub­ môme les briques du moule, et les pose
stances, on fait le mélange dans une tinne, sur une planche. L’apprenti transporte sur
ou tonneau à malaxer, qui se compose d’un l’aire cette planche, quand elle est entière­
tonneau ordinaire, muni d’un agitateur mû ment garnie.
à la main, et qui sert à mélanger intime­ Aux environs de Paris le façonnage des
ment les terres. briques se fait à la main, par une brigade,
Au sortir du tonneau à malaxer, la terre composée de trois ouvriers et d'un apprenti.
bien pétrie, arrive sur la table du mouleur, L’un mêle, marche et prépare la terre.
c’est-à-dire de l’ouvrier qui doit la façonner Deux autres moulent, l’un d'eux allant, de
en formes régulières. temps en temps, chercher la terre préparée.
Les briques ont généralement la forme L’apprenti démoule et place les briques sur
de parallélipipèdes allongés. De nos jours l’aire. Cette brigade fait en moyenne 7,000
on façonne souvent des briques creuses, car briques par journée de 12 heures de travail
on a découvert que ces matériaux ont la effectif.
même force de résistance, que le paralléli- Quand les briques se sont un peu raffer­
pipède soit plein ou qu’il soit creux. On mies par un commencement de dessiccation
épargne nécessairement, avec une brique à l’air, on les relève du plat où elles étaient
creuse, une quantité notable de terre. posées, et on les met de champ. Quand leur
Qu’elles soient pleines ou creuses, les consistance a augmenté encore par le pro­
briques se façonnent soit à la main, soit à la grès de la dessiccation, on enlève avec un
mécanique. couteau, les bavures provenant du moule;
Le façonnage à la main se fait au moyen puis, les portant sur un banc de bois, on les
d’un moule de bois, qui se compose d’un bat et rebat sur toutes leurs faces, avec une
cadre résultant de l’assemblage de deux batte de bois, semblable, en petit, aux bat­
traverses verticales et de deux tables hori­ toirs des blanchisseuses.
zontales (fig. 252, p. 345). Ainsi terminées, les briques sont portées
L’ouvrier commence par sabler les mou­ au séchoir.
les, pour que la terre argileuse ne s’y atta­ Le séchoir d’une briqueterie n’est qu’un
che pas ; puis il remplit l’interstice du moule hangar ouvert à tous les vents, mais pourvu
avec la terre bien malaxée et convenable­ d’un bon toit (fig. 252, p. 345). On forme,
ment humide. 11 comprime la terre dans ce avec les briques, une espèce de muraille, à
moule, et unit la surface supérieure avec un claire-voie, composée de quatre briques par
racloir en bois, qui porte le nom de plane. rang. La plus haute rangée renferme un
Les carreaux d’appartement se moulent moins grand nombre de briques que celle
comme les briques. du bas.
Quand la brique est moulée, un apprenti
'Ia~transporte (toujours dans le moule) sur Depuis le commencement de notre siè­
Yaire de la briqueterie, dont le sol est sablé cle, on s’est évertué à combiner des appa­
et bien nivelé. Pour les tirer dehors, il re­ reils pour les fabriquer à la mécanique.
tourne le moule et le pose à plat sur le sol, Un volume ne suffirait pas à contenir tout
en donnant un coup sec. Pour ne pas per­ ce que l’industrie a produit dans cette
dre de place, il aligne très-régulièrement direction, pour n’arriver, en fin de compte,
en rangs, les briques, à mesure qu’il les qu’à des résultats médiocres. En Angle­
retire de leur moule de bois. terre, en Relgique) en France, les ma­
Quelquefois l’ouvrier mouleur extrait lui- ' chines à fabriquer les briques se comptent