Page 338 - Les merveilles de l'industrie T1
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POTERIES, FAÏENCES ET PORCELAINES.                             333














































                                 Fig. 236. — Vase en porcelaine tendre anglaise, de Chelsea.


              Quels que soient leur date et leur style, les   comme il avait régné à Meissen. James
            porcelaines de Capo di Monte sont les plus   Townsend, qui visita Madrid, en 1783, écrit :
            rares et les plus estimées de toutes les por­
            celaines européennes.                       «J’ai voulu obtenir la permission de visiter la
                                                      manufacture de porcelaine qui est administrée pour
                                                      le compte du roi ; mais les ordres de Sa Majesté sont
              Nous avons dit que le roi de Naples,
                                                      tellement formels qu’il m’a été impossible de me
            Charles III, fit établir dans les environs de   procurer l’autorisation désirée. Je n’ai même pas pu
            Madrid, au Biten Retiro, une fabrique de   rencontrer une seule personne qui eût obtenu cette
            porcelaine, avec les ouvriers qu’il avait   permission. J’en ai éprouvé pourtant peu de re­
                                                      gret, car d’après les échantillons que j’ai vus de
            amenés d’Italie. On comprend dès lors que
                                                      ses productions, cet établissement ressemble à ce­
            la porcelaine espagnole ressemble beau­   lui de Sèvres, que j’avais visité lors de mon voyage
            coup à la porcelaine napolitaine.         en France. »
              Un grand secret présidait aux opérations
            de cette dernière manufacture. Aucun        Don Antonio Ponz, dans son Voyage en Es­
            étranger n’avait la permission d’y pénétrer.   pagne, fait mention de cet établissement, en
            Le précepte du secret absolu régnait àMadrid,   1793; etLaborde, qui écrivait en 1808, dit :
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