Page 13 - Le jardin potager biologique
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INTRODUCTION 11
vent n’cst même pas indiquée (1). On met une bonne « giclée »,
plutôt plus que moins, pour être sûr qu’aucun insecte n’en
réchappera, et le tour est joué.
Le résultat, c’est que les légumes produits par les amateurs
utilisant les méthodes « modernes » sont souvent bien plus
pollués que ceux que l’on trouve sur le marché.
Chacun, il est vrai, a le droit de s’empoisonner du moment
qu’il n’empoisonne pas du même coup son voisin. La légis
lation lui donne même le droit d’empoisonner à petit feu les
, membres de sa famille avec les produits chargés d’aldrine, de
lindane ou de parathion qu’il aura récoltés dans son jardin. Il
faut cependant mettre en garde ceux qui verraient là un
moyen commode de se débarrasser d’un aïeul qui tarde un peu
trop à laisser son héritage : les effets sont très lents et n’appa
raissent souvent qu’à la deuxième ou à la troisième génération.
Jardiner ainsi, c’est aussi apprendre à tuer, à forcer la
nature et à enfreindre ses lois. Ce jardinage est aussi nocif
pour le corps et pour l’esprit que l’autre — le jardinage « bio
logique » ou « naturel » — est bénéfique.
Précisons encore une chose : le jardinage biologique ne vous
condamne pas à de maigres récoltes et à des légumes rachi
tiques. Si vous savez le pratiquer il vous donnera des récoltes
plus abondantes et des légumes plus beaux qu’avec tous les
produits chimiques imaginables.
(i) De nombreux insecticides destinés aux amateurs contiennent du
parathion, un des insecticides les plus toxiques (4 mg tuent un rat de
1 kg) et du lindane, organochloré persistant.