Page 239 - La Lecture Expressive
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           Lecture               115.  Maol  (conte)

                                   (fin)

                                     II

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        1.  Quelle  aubaine  pour  le  géant ! Mattre  glouton
          Darde  un  feu  sombre  par sa  prunelle  sanglante,
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          Met  pied  à terre,  sa  monture  étant trop  lente,
              Vous  l'attache  au  premier  buisson.

        2.  Maol  ne  l'attend pas,  et lui  poursuit la  belle :
          Vous  diriez  un  château  courant par les  vallons.
          La  terre  tremble  sous  ses  pieds,  dont les  talons
              Sont  aussi  larges  que  dei:  pelles.

          « Maol,  n'espère  pas  m'échapper!  hurle-t-il.
          Tu  vas,  dans  un  instant,  rencontrer  la  rivière :
          Alors,  que  feras-tu  de  ta beauté si  fière,
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              De  ton  esprit  vif  et  subtil  ?  >>
        3.  Au  bord  de  l'eau  Mao!  en  un clin  d'œil  arrive :
          Hop! et d'un bond  léger comme celui  d'un faon 4,
          Sans  mouiller  ses  pi-eds  nus,  la  gracieuse  enfant
              Saute  en  riant  sur l'autre  rive.

          Elle  voit  s'avancer,  plus  massif  qu'une  tour,
          Mon  géant  fort  déçu  ,  qui  beugle  de  colère.
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          <<Oh!  ne  pouvoir,  dit-il,  franchir  une  eau  si  claire!
              Ainsi,  tu  m'as  joué  le  tour?

        4.  -  Tu  vois,  dit-elle.  -  Et quand  reviens-tu ? -  Pas si  bête
          Que  de  t'en  avertir  à  l'avance,  lourdaud 1
          -  Pourtant,  me  régaler  de  ton  beau  sang  tout  chaud,
              Ton  sang  de  pourpre,  ah!  quelle  fête!
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