Page 254 - Histoire de France essentielle
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Lectures.              — 246           PÉRIODE CONTEMPORAINE.

                      11"“ Lecture. — A la bataille de Coulmiers.
                 .... Les mobiles de la Sarthe se déploient au premier rang sous la
               pluie d’obus qui tombe. Point d’infanterie ne se montre devant eux :
               de toutes parts, de lointains canons et la mort.
                Cependant, sous ce feu terrible, nos batteries prennent position, nos
               tirailleurs se dispersent dans la plaine. On veut avancer. Un instant,
               les rangs s’éclaircissent parmi les mobiles de la Sarthe; un instant,
               leur jeune bravoure s’étonne des coups implacables et multipliés dont
               les frappe l’artillerie bavaroise :
                « Eh bien ! les Manceaux! est-ce que nous allons reculer? » crie parmi
               eux d’une voix gaillarde un conscrit moins ému du danger que de
               l’honneur de sa province. Le mot passe, courageux et gai, dans tout
              le bataillon;— les Manceaux ne reculeront pas.
                Le colonel de La Touanne les excite noblement au devoir, et leurs
               officiers les aident par leur exemple à tenir bon sous les obus. L’un
              d’eux, volontaire de dix-huit ans, Paul de Chevreuse, tombe blessé à
              la jambe. Des hommes veulent l’emporter. « Non, non! dit l’héroïque
              jeune homme, marchez à l’ennemi, en avant, mes camarades! »
                .... Et pour s’écarter de la route, il se traîne vers un petit tertre où
               son frère, le duc de Luynes (tué à Loigny le a décembre), vint le cher­
              cher sept heures plus tard. Bientôt chacun s’est aguerri, et c’est avec
              la contenance de vieux soldats que les Manceaux protègent, à la droite
              de Cheminiers, la batterie qui va, sous leur escorte, assaillir de ses obus
               le parc de Coulmiers.   (Auguste Boucher, Récits de l'invasion.)

                                               118e Lecture. — Procla­
                                                mation de Gambetta
                                               sur la chute de Metz.

                                                   Tours, le 30 octobre 1870.
                                                     Français,
                                                Elevez vos âmes et vos réso­
                                              lutions à la hauteur des effroya­
                                              bles périls qui fondent sur la
                                              patrie. Il dépend encore de
                                              nous de lasser la mauvaise
                                              fortune et de montrer à l'uni­
                                              vers ce que c’est qu’un grand
                                              peuple qui ne veut pas périr
                                              et dont le courage s’exalte au
                                              sein même des catastrophes.
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