Page 256 - Histoire de France essentielle
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Lectures.               — 248 —        PÉRIODE CONTEMPORAINE.
                 Metz a capitulé.
                 Un général sur qui la Franco comptait, même après le Mexique,
               vient d’enlever à la patrie en danger plus de deux cent mille de ses
               défenseurs.
                 Le maréchal Bazaine a trahi!
                 Il s’est fait l’agent de l'homme de Sedan, le complice de l’envahis­
               seur. et. au mépris de l’honneur de l’armée dont il avait la garde, il a
               livré, sans même essayer un suprême effort, iaoooo combattants,
               30 ooo blessés, ses fusils, ses canons, ses drapeaux, et la plus forte cita­
               delle de la France, Metz, vierge jusqu’ici des souillures de l’étranger.
                 Un tel crime est au-dessus même des châtiments de la justice....

               iiç)° Lecture. •— Souffrances des Parisiens pendant le siège
                                       (1S-0).

                 Les vivres devinrent rares. On avait pourtant engagé les Parisiens à
               s’approvisionner à l’avance; on n’avait pas pris cel avertissement au sé­
               rieux. On faisait queue à la porte des bouchers cl des boulangers.
               Pendant les premiers jours, les ménagères riaient.
                 Mais il fallut prendre la mesure nécessaire du rationnement. On ne
               donna plus que 3oo grammes de pain par tête et par jour. Et quel pain,
               grand Dieu 1 C’était, dans les derniers jours du siège, un composé, noi­
               râtre et gluant, de choses innomées, ou il entrait de tout, sans en
               excepter du blé. On ne mangeait plus que du cheval. Les denrées
               étaient montées à des prix exorbitants : la livre d’huile coûtait de 6 à
               7 francs; le beurre, do à 5o francs le kilo; les pommes de terre,
                  francs le boisseau ; un chou était coté 6 francs. Plus de houille, plus
               de coke, plus de bois, et la gelée sévissait avec intensité. Les soldats
               gelaient à leurs postes. Ils faisaient leur service en s’entourant la tête
               de foulards, les jambes de linges et de couvertures. Paris n’était éclairé
               qu’au pétrole. Plus de voilures, les Parisiens avaient dévoré les che­
               vaux. Tous les magasins étaient fermés. La population supporta avec
               patriotisme les rigueurs de celle longue misère. Les femmes surtout
               furent admirables. Par ces abominables froids de décembre, elles fai­
               saient la queue (fie/. 302) toute la journée, chez le boucher, chez le
               boulanger, chez l'épicier, chez le marchand de bois. Aucune ne mur­
               murait.                          (D’après F. Sarcey.)

                     1:20e Lecture. — Belfort et Denfert-Rochereau.
                 Le siège de Belfort est resté pour la France une page glorieuse. Cette
               ville est placée à l’une des portes de la France. Deux chaînes de mon­
               tagnes, le Jura et les Vosges, protègent, notre territoire à l’est ( fiq. 201),
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