Page 34 - A-F_Frezier_homme de science
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qu’il exprime par cette maxime de Cicéron qui ter­
                      mine sa préface : Non nobis, sed reipublicæ nati
                      sumus.
                        Le caractère de l’homme est peint par cette seule
                      citation.
                        Mais toujours vers le même temps, et avec une in­
                      fatigable activité, Frézier s’attacha à un travail
                      autrement considérable, à une seconde édition de son
                      grand Traité de Stéréotomie.
                        Il se passa pour cette seconde édition un fait qui doit
                      être signalé parce qu’il a son importance au point de
                      vue bibliographique. On a vu que la première édition
                      fut publiée à Strasbourg, pendant que Frézier était
                      occupé aux fortifications de la région du Rhin. Or il
                      arriva que l’éditeur n’hésita pas à vendre le premier
                      volume seul et décompléta ainsi un grand nombre
                     d’exemplaires. Ce premier volume contenait les prin­
                     cipes de la théorie de la coupe des pierres peu connue
                     jusque-là, et intéressant le plus grand nombre de
                     ceux qui pouvaient utiliser l’ouvrage.            >
                       Jombert, l’éditeur de Paris, s’étant rendu acquéreur
                     du reste de l’édition, tel que le possédait son confrère
                     de Strasbourg, se vit obligé de faire une seconde édi­
                     tion du premier volume seul pour écouler le stock
                     des deux derniers. Et c’est ainsi que ce premier vo­
                     lume de l’édition de Paris, 475 pages et 27 planches,
                     porte la date de 1754, tandis que le deuxième, 532
                     pages et 40 planches, est daté de 1768, et le troisième,
                     423 pages et 46 planches, de 1769.
                       Frézier, qui avait pris sa retraite en 1764, put don­
                     ner tous ses soins, malgré son grand âge, à la réédi­
                     tion des deux derniers volumes de son savant ouvrage ;   . ■
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