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la valeur scientifique et les qualités morales de Frézier,
sont confirmées par plusieurs publications contempo
raines. Voici comment le secrétaire de l’Académie de
Marine s’est exprimé :
« Il aimait tous les arts ; il en cultivait la plus
grande partie, et réussissait dans ceux qu’il cultivait.
La peinture et la poésie le délassaient d’occupations
plus sérieuses. On conserve dans sa famille dos ta
bleaux d’histoire qui auraient fait la réputation d’un
peintre de profession ; il faisait des vers agréables, que
sa modestie ne lui permettait de montrer qu’à ses
amis ; et ce qui justifie son goût, c’est le cas qu’il fai
sait des poésies de Rousseau 1.
« Nous avons dit qu’il avait une grande facilité
pour apprendre les langues : il en possédait plusieurs -,
mais de toutes les langues, soit anciennes soit moder
nes, la latine était celle à laquelle il donnait la préfé
rence. Il entretenait une correspondance très étendue
avec les savants et les gens de lettres ; ils le consul
taient avec confiance; et il leur faisait part de ses
lumières avec sincérité : son estime pour les personnes
instruites allait jusqu’au respect, et il avait pour l’i
gnorance présomptueuse un mépris dont il ne pouvait
se défendre. Il ne connut jamais l'envie que, sans
penser trop avantageusement de lui-même, il regar
dait dans l’envieux comme l’aveu le plus humiliant de
sa faiblesse. Il s’intéressait si vivement aux progrès
des sciences et des arts, que lorsqu’il apprenait que
l’on avait fait quelque nouvelle découverte, il en res
sentait autant de satisfaction que l’inventeur lui-
i Jean-Baptiste Rousseau.