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        7. — Ferme de l’agriculteur   8. — Tente de l’Indien du   9. — Roulotte du Bohémien 10. — Hutte de branchages
              sédentaire.              Canada.                 vagabond.             en Afghanistan.

        3° Les agglomérations rurales ou urbaines ne sont pas   rées avec des matériaux apportés parfois de fort loin et
      l’effet du hasard. C’est la nature qui les détermine géné­  à grands frais, aussi les chemins et les sentiers, pour
      ralement, suivant la présence ou l’absence de l’eau.  lesquels on ne peut faire cette dépense, sont défoncés et
        a)  Dans les sols imperméables et humides, où l’eau   rendus impraticables aux moindres pluies ; un lit de
      ruisselle de toutes parts, c’est l’habitation isolée ou la   fagots dans les pays boisés, de genêts ou de bruyères dans
      toute petite agglomération qui domine, comme en Bre­  les landes, les corrigent parfois quelque peu.
      tagne.                                              2° Le tracé des routes dépend du relief du sol : dans
        b)  Dans les sols perméables, au contraire, où l’eau est   les pays plats, les routes vont tout droit durant des
      rare à la surface, les habitations se groupent près des   kilomètres ; dans les régions accidentées, au contraire,
      sources, des puits creusés à frais communs, ou le long   elles dessinent d’amples détours ou de nombreux lacets
      des cours d’eau, comme en Champagne.              afin qu’en s’allongeant la pente devienne moins forte
                                                        et moins pénibie.
                                    4° Pour se mettre
                                  plus facilement à l’abri   4. Les grandes villes. — 1° Dans les pays industriels,
                                  d’un coup de main, les   non seulement la ville dépeuple la campagne, comme on
                                  villes,autrefois, étaient   l’a vu dans l’étude du déplacement de la population
                                  bâties dans des lieux   (24e leçon), mais la grande ville tue la petite.
                                  escarpés, et elles s’en­  La cause de ce développement extraordinaire des
                                  touraient de hautes   grandes villes vient surtout de la création des moyens
                                  murailles. Mais avec   rapides de communication qui suppriment les distances
                                  la sécurité dont on   et permettent un approvisionnement facile et un écoule­
                                  jouit actuellement    ment certain des produits.
                                  dans les pays civilisés,
                                  les villes sont descen­  2° Quant à la situation des grandes villes, ce sont
                                  dues dans la plaine où  encore les conditions géographiques qui la déterminent
                                  elles trouvent plus   généralement. Beaucoup sont établies : soit au carrefour
           11.— Habitation sur pilotis   d’espace pour s’é­  des grandes voies commerciales, comme Bordeaux et
               de la Polynésie.                         Lyon, soit au centre d’une région minière qui peut fournir
                                  tendre et des moyens
      de communication plus faciles. Ceci explique la   les matières premières pour l’industrie, comme Lille et
      disposition de nombreuses villes, comme Carcassonne,   Saint-Étienne.
      par exemple, formée de la cité ancienne sur une hauteur   Certaines grandes villes, cependant, doivent leur déve­
      et de la ville moderne dans la plaine.            loppement à d’autres causes qu’à leur avantageuse
        C’est encore le besoin de sécurité qui détermina, dans   situation géographique. Madrid, par exemple, n’a pros­
      nos pays, aux époques préhistoriques, la construction   péré que grâce à son titre de capitale.
      des cités lacustres dont on a retrouvé des traces dans   3° D’une ville à l’autre, la densité de la population
      les lacs de la Suisse, et qui oblige encore certaines   peut beaucoup varier : Londres, aux maisons peu élevées
      populations océaniennes à élever leurs habitations sur   et entourées de jardinets, aux rues larges et aux parcs
      pilotis. (Voir 11e image.)                        immenses, n’a que 13.600 habitants au km2, tandis que
                                                        Paris, aux maisons hautes, et ne possédant presque pas
        3.  Agglomérations et routes. — Les agglomérations   de pares, en a 33.000.
      sont unies entre elles par des routes qui, dans les villes,
      prennent le nom de rues, d’avenues ou de boulevards.  4° On comptait sur le Globe, en 1923, 62 villes de plus
                                                        de 500.000 habitants, dont 22 dépassaient un million, et
        1° La construction des routes dépend de la nature du   7, deux millions.
      sol.                                                Voici le nom des 7 villes de plus de 2 millions d’habi-*
        a)  Dans les terrains solides et secs, comme les granits,   tants en y comprenant leurs faubourgs : Londres,
      les grés, les calcaires, les basaltes, on établit facilement   7.400.000; New-York, 5.600.000; Paris, 4 millions; Berlin,
      de bonnes routes par de simples empierrements dont les   3.800.000; Chicago, 2.700.000; Tokio, 2.100.000; Vienne
      matériaux sont pris dans le voisinage.            2 millions.
        b)  Dans les s.ols mous et humides, comme les argiles,
                                                          DEVOIR. — Comment la nature du sol et le climat influent-ils sur
      les sables, les limons, les routes sont pavées ou empier­  la matière et la forme des habitations ?
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