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                   3. — Récifs coralliens.

     Parmi les algues brunes, comme les varechs, il existe
   encore des laminaires, sortes de longs rubans, et des
    rnacrocystis, tiges minces, de plus de 500 m. de longueur
   parfois, formant de véritables forêts sous-marines, et
   dont les extrémités, munies de lamelles ressemblant à des
   feuilles, viennent flotter à la surface (Voir Ve image).
     Il y a aussi des algues marines rouges, remarquables
   par l’élégance de leur port ; ce sont celles qui vivent le
   plus profondément dans la mer. Les corallines sont les
   plus recherchées pour l’iode qu'elles contiennent.
     3.  La faune marine est beaucoup plus abondante que
    la flore, car elle s’adapte à toutes les températures et à   4. — Un îlot corallien en couronne (un attol) couvert de cocotiers.
    toutes les profondeurs, puisqu'elle peut vivre dans l’obscu­  Il renferme une lagune d’eaux peu profondes (le lagon), et s’entoure
    rité. Cependant, elle varie avec la température, le voisi­  d’une ceinture de récifs coralliens circonscrivant une zone d’eaux
                                                      calmes où les naturels peuvent voyager en pirogue. Cet attol se
    nage des côtes et la profondeur des eaux.         trouve dans les Iles Basses ou Touamotou de la Polynésie orientale.
     1° La faune marine varie avec la température : les
    mers chaudes conviennent aux coraux et aux éponges ;   ramifications arborescentes. Seule la partie superficielle
    les mers tempérées, aux sardines ; les mers froides, aux   est vivante. La base est morte et sert de support aux
    harengs, et les mers glaciales, aux baleines. Les variations   nouvelles générations.
    de température' amènent donc des migrations dans cer­  Par leur travail lent mais continu, ils arrivent, avec
    taines espèces : c’est ainsi qu’au printemps, les sardines   les siècles, à édifier des constructions gigantesques : la
    venant du Sud arrivent sur les côtes de Bretagne où   plupart des roches calcaires sont d'origine corallienne.
    elles trouvent des températures douces de 12° à 15°,   Ces colonies d’animalcules, appelés indifféremment
    tandis que les harengs venant du Nord descendent dans   coraux, madrépores ou polypiers, ne peuvent vivre que
    la Manche en automne.                             dans des eaux chaudes ayant au moins 20°, peu profondes,
                                                      claires et salées.
      2° La faune marine varie avec le voisinage des terres.
      Près des côtes vivent des mammifères : phoques, morses,   1° Par suite de la température exigée, les coraux ne se
    otaries ; des oiseaux nageurs : pingouins, manchots,   rencontrent que dans les mers tropicales. Si les Iles
    eiders, pétrels ; des poissons : morues, saumons et ha­  Galapagos, situées sous l’équateur, en sont dépourvues,
    rengs, sardines, limandes, esturgeons et thons; des crus­  c’est à cause du courant froid de Humboldt, et si les
    tacés : homards et langoustes ; des mollusques : huîtres   Bermudes, situées au delà de la zone tropicale, en pos­
    et moules ; enfin des éponges.                    sèdent, c’est grâce aux eaux chaudes du Gulf-Stream.
                                                        2° Pour se développer, les coraux ont besoin d’un socle
      Dans les hautes mers on trouve les plus grandes espèces :
    baleines, cachalots, dauphins et requins.         solide, situé à 40 ou 45 m. de profondeur au maximum,
      Les grandes profondeurs sont également animées. Elles   car plus bas l’eau serait trop froide. Avec le temps ils
                                                      finissent par s’élever au niveau de l’eau. Leurs construc­
    sont le séjour d’êtres étranges de formes, organisés pour   tions peuvent border les côtes de récifs frangeants ( Voir
    vivre sous des pressions énormes, et dans l’obscurité, à   3e croquis), ou former assez loin du rivage des récifs
    moins qu’ils soient munis d’organes phosphorescents.   barrières. La Grande Barrière du Nord-Est de l’Australie
    (Voir 2’ image, le médaillon du milieu.)          n’a pas moins de 2.400 km. de long sur une centaine de
      Enfin, dans toutes les mers et à toutes les profondeurs,
                                                      kilomètres de large ; elle est distante de 15 à 20 km. du
    vivent de petits organismes toujours errants, auxquels on   littoral, et limite ainsi un long chenal d’eau ca'me.
    a donné le nom de plankton (d’un mot grec qui signifie   Si une île entourée de récifs coralliens venait à s’affaisser
    errer). Ces êtres, à carapace calcaire ou siliceuse, forment   lentement, les coraux, continuant à élever leurs cons­
    la boue du fond des mers. C’est du plankton que se nour­  tructions, formeraient à Ja longue une couronne circu­
    rissent un bon nombre d’espèces marines.          laire qui finirait par affleurer, constituant ainsi une île
      Dans les eaux comme sur terre, c’est la lutte pour la
    vie : les gros dévorent les petits, et l’homme en pêche des   en couronne, enfermant une lagune d’eau calme, nommée
                                                      lagon. Ce cas a dû souvent se produire en Océanie où
    quantités considérables. Cependant, par suite d’une   lesiles coralliennes en couronne, appelées aitols, sont assez
    prodigieuse fécondité, la vie abonde au sein des flots.   nombreuses. ( Voir 4e image.)
    Une seule morue, par exemple, pond 7 ou 8 millions   3° L’eau claire et salée étant indispensable aux coraux,
    d’œufs.
                                                      les récifs frangeants et les récifs barrières sont toujours
      4. Les coraux, au point de vue géographique, demandent   coupés de chenaux plus ou moins larges correspondant
    une étude spéciale. Ce sont des animalcules qui sécrètent   aux embouchures des fleuves qui amènent nécessaire­
    du calcaire dont ils se font une carapace. Ils sont très   ment des eaux douces plus ou moins boueuses.
    petits, mais leur nombre est incalculable et ils se multi­  DEVOIR. — 1. Parlez de la Mer des Sargasses. —- 2. Décrivez les
    plient rapidement. Ils vivent en colonies groupés en  constructions coralliennes.
         Géographie. — Classe de seconde. — N" 132-2                                            3
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