Page 30 - Cours_de_geographie
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                                                       tique, ont 13°. A partir de ce point, alors que les eaux
                                                       de l’Océan se refroidissent rapidement, celles de la Médi­
                                                      terranée se maintiennent en tout temps à 12°7 . C’est le
                                                      minimum de température à la surface, en hiver. C’est
                                                       donc à leur séparation des eaux profondes et froides de
                                                      l’Océan que les mers intérieures doivent de conserver
                                                       leur température plus régulière et plus chaude.
                                                        Quant à l’uniformité de température des masses pro­
                                                       fondes des océans, quelle que soit leur latitude, ils la
                                                       doivent sans doute à leur communication avec les mers
                                                       polaires.
      1. — Étendue relative des zones bathymétriques et profondeur   7.  Glace des mers. ■— L’eau des mers polaires en se
                     moyenne des mers.
                                                       congelant forme d’immenses champs de glace appelés
      2° La salinité, ou la proportion de sel dissous dans l’eau,   banquise, icefied ou pack.
     est variable. La moyenne est de 35 g. par litre. Elle   D’abord unie, la glace se brise ensuite par l’effet des
     diminue avec l’apport d’eau douce, et elle augmente   vents et des courants, et des quartiers chevauchent l’un
     avec l’évaporation. La Baltique, où débouchent de   sur l’autre donnant à la banquise une rugosité extrême.
     orands fleuves et qui n’a qu’une faible évaporation, ne   Les quartiers de glace du pourtour, qui se détachent et
     possède que 3 g. de sel par litre d’eau, tandis que la   vont à la dérive, portent le nom de glaces flottantes ;
     Mer Rouge, privée presque complètement de pluie et de   leur épaisseur ne dépasse guère 3 mètres.
     tributaires, et soumise à une forte évaporation, a, 42 g.   Il ne faut pas les confondre avec les icebergs ou mon­
     de sel par litre. La partie méridionale de la Mer Morte   tagnes de glaces qui proviennent au contraire des glaciers
     en contient 210 g.                                terrestres des régions polaires. (Voir 2e fig.). Ceux-ci,
       Dans certains lacs intérieurs, l’apport d’eau douce est   par leur descente lente mais continue, arrivent à la mer
     si faible et l’évaporation si forte qu’ils finissent par se   et s’y plongent : la partie avancée s’y brise et va à la
     dessécher, ne laissant qu’une couche de sel comme témoin   dérive. Les icebergs sont souvent énormes : la partie
     de leur ancienne existence. Ce sont d’anciens lacs ou   émergente, qui peut dépasser 100 mètres, ne représente
     mers desséchés, ayant déposé leur sel, qui forment   cependant que la 7e ou 8e partie de leur masse totale.
     aujourd’hui les mines et les carrières de sel gemme.  Dans l’Atlantique nord, les glaces flottantes et les ice­
                                                       bergs sont entraînés par les courants froids le long des
       5.  Coloration. — L’eau de mer est transparente et
     incolore prise en petite quantité, mais vue en masse, sa   côtes de l’Amérique qu’ils descendent jusque vers New-
                                                       York. (Voir, sur la carte, la limite des glaces flottantes
     couleur varie du bleu au vert.                    en hiver.) Ils peuvent faire courir de grands dangers à la
       Les mers chaudes sont généralement bleues, telle la   navigation. C’est un iceberg qui provoqua, en avril 1912,
     Méditerranée, tandis que les mers froides sont verdâtres,   au sud-est de Terre-Neuve, l’épouvantable catastrophe
     comme la Mer du Nord. Si les mers chaudes sont b'eues,   du Titanic.
     c’est parce qu’elles reflètent souvent le bleu d’un ciel
     sans nuage et qu’elles sont moins souillées par les ani­  Dans les mers antarctiques, la banquise acquiert une
     malcules qui préfèrent les eaux froides.          épaisseur extraordinaire, entourant le pôle d’une haute
       La coloration particulière à certaines mers est due à   falaise de glaces appelée la Grande Barrière. Les énormes
                                                       glaçons qui s’en détachent s’approchent encore plus de
     des matières étrangères contenues dans les eaux. Ainsi,   l’équateur que dans l’hémisphère nord : ils atteignent la
     la Mer Jaune doit sa coloration et son nom aux boues   latitude du Cap et de la Plata, correspondant à celle
     jaunâtres que le Fleuve Jaune y apporte.
                                                       de Gibraltar dans l’hémisphère nord.
       6.  Température. —• A la surface, la température des
                                                         DEVOIR. — 1. Exercice 23 du Cahier de Croquis. — 2. Décrivez
     eaux de la mer varie nécessairement avec la latitude,   le relief de VOcéan Atlantique et de V Océan Pacifique. — 2. Parlez
     mais elle est toujours un peu plus élevée que la couche   de la formation des icebergs et des dangers qu'ils font courir à la
     d’air en contact, et ses écarts, entre la saison chaude et   navigation.
     la saison froide, sont beaucoup moins importants sur
     l’eau que sur terre.
       La température des eaux de la mer diminue avec la
     profondeur ; d’abord assez rapidement jusqu’à un millier
     de mètres où elle atteint 4° ; puis plus lentement jusqu’à
     — 2° ou — 3° dans les grandes profondeurs. ( A cause
     de sa salinité, l’eau de mer ne gèle qu’à — 3°.)
       Dans les mers polaires la température la plus élevée
     est à une centaine de mètres de la surface ; de là elle
     diminue en allant vers la surface comme vers le fond
     où elle ne descend pas au-dessous de — 3° ; la tempéra­
     ture de la surface étant généralement inférieure à — 3°
     l’eau est gelée et forme les glaces polaires.
       La température des mers fermées et des mers inté­
     rieures ne communiquant avec l’Océan que par des
     passes peu profondes, a un régime spécial. Au niveau du
     seuil du Détroit de Gibraltar, à 400 mètres de profondeur,
     les eaux de la Méditerranée, comme celles de l’Atlan­  2. — Banquise, glaces flottantes et formation des icebergs
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