Page 108 - Chartreuse de Vallon
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                                    CHAPITRE  Y


                        La Révolution française en Savoie.
                          Dispersion  des  PP.  Chartreux.
                            Liquidation  de  leurs  biens .




                  .Nous  sommes  à  la  veille  des  plus  graves  é\•énements.
                  La  Révolution  venait  rl'érlater  en  France.  Bientôt  elle
               envahit  la  Savoie.  Le  2  septembre  1792,  :\Iontesquiou,
               général  des  armées  révolutionnaires,  s'installe  à  Cham-
               béry  et,  s'emparant  du  pouvoir,  lance  cette  proclamation
               grandiloquente  :  «  Guerre  aux  despotes  !  Et  liberté  aux
               peuples  !  "
                  Le  21  octobre,  l'  «  Assemblée  Nationale  des  Allobro-
               ges  "  décrète  l'abolition  de  la  royauté,  de  la  noblesse  et
               du  régime  féodal,  l'annulation  rles  vœux  monastiques  et
               ]i>  retour  des  biens  du  clergé  et  des  religieux  à  la  nation.
               Peu  de  jours  après,  on  procède  à  l'inventaire  des  églises
               et  des  couvents.  Bailly  et  :\Iichaud  sont  chargés  de  cette
               1 riste  besogne  pour  le  prieuré  des  PP.  Chartreux  de
               Ripaille-Vallon.
                  Dès  lors,  les  nouveaux  officiers  municipaux  multiplient
               les  tracasseries  au  sujet  de  ces  biens,  dit  «  nationaux  "·
               Au  commencement  de  l'année  suivante,  les  fermiers  de
               Vallon,  ayanj. versé  aux  religieux  la  somme  de  l.lHl  livres,
               ces  fonctionnaires  la  réclament,  «  en  attendant,  disent-
               ils,  la  décision  de  la  Commisison  Provisoire  "·  Le  P.  Pro-
               cureur  refuse,  prétextant  qu'il  en  a  besoin  pour  l'entretien
               de  sa  communauté.  L'affaire  eut  tourné  en  conflit  si  deux
               amis,  .Jean-Louis  Tornier et  André  Meynet,  n'eussent versé
               une  caution  pour  le  couvent.
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