Page 104 - Chartreuse de Vallon
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LA  CHARTREUSE  DE  RIPAILLE-VALLON        93

                 nes  et  leurs  descendants,  de  toute  taillabilité,  main-morte
                 et  échute,  en  payant  cependant  chacun  d'eux,  pour  une
                 fois,  la  somme  qui  sera  convenue  entre  eux  et  leurs  sei-
                 gneurs  ».  Ensuite,  il  les  autorise  et  invite  à  traiter  avec
                 leurs  seigneurs,  et  dans  le  cas  de  désaccord  au  sujet  de
                 l'indemnité,  de  recourir  à  l'arbitrage  de  l'intendant  de  la
                 Province.  Si  les  taillables  ne  peuvent  payer  la  somme  con-
                 venue,  les  Conseils  des  C'Omnnmautés  sont  autorisés  à
                 prendre  sur  les  biens  du  cadastre,  pour  suppléer.
                    L'édit  du  prince,  publié  à  Bellevaux  le  24  février
                 suivant  1762,  pour  les  deux  sections  de  Bellevaux  et  de
                 Vallon,  est  favorablement  accueilli  par  la  population.  On
                 décide  sur  le  champ  d e  profiter  de  la  faveur  offerte  par
                 le  Souverain.  Le  17  juillet  de  cette  même  année,  le  Conseil
                 nomme  les  procureurs  chargés  de  traiter  cette  affaire  avec
                 les  seigneurs  respectifs.  Ce  sont  :  Joseph  Place,  feu
                 Etienne ;  Argaud  '.\Ionnet  '.\Iichel,  feu  .Jacques ;  et  Fran-
                 çois-Louis  Favrat,  châtelain  des  communautés  de  Belle-
                 vaux  et  Vallon.
                    Ces  commissaires  se  mettent  aussitôt  en  relation  avec
                 les  seigneurs  possédant  domaine  sur  la  paroisse,  c'est-à-
                 dire  :  les  PP.  Barnabites  du  prieuré  de  Bellevaux,  les
                 PP.  Chartreux  de  Ripaille-Vallon,  les  religieux  de  l'Ab-
                 haye  d' Aulps,  et le  '.\Iarquis  de  Lullin.  :\lais  ils  ne  tombent
                 point  d'accord.  Dom  Fane,  prieur  des  moines  de  Ripaille,
                 demande  au  nom  de  son  couvent,  une  indemnité  de  25  li-
                 vres  pour  chaque  main-mortahle.  Les  autres  seigneurs
                 fixent  également  des  prix  que  leurs  hommes  refusent.  La
                 question  ne  pouvant  se  régler  à  l'amiable,  on  a  recours
                 à  l'arbitrage  de  l'intendant  du  Chablais.  Celui-ci  détermine
                 les  indemnités  comme  suit  :

                   Aux  PP.  Barnabites  de  Bellevaux. . . .   197  livres.
                   Aux  PP.  Chartreux  de  Ripaille-Vallon  1. 267  livres.
                   Aux  Religieux  de  !'Abbaye  d'Aulps...   80  livres.
                   Au  Marquis  de  Lullin .............. .   54  livres.
                    Le  2B  juin.  cette  sentence  est  solennellement  publiée
                 par devant  :\IlW'  François  Quissard et Desplans,  à  Thonon,
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