Page 102 - Chartreuse de Vallon
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LA CHARTREUSE DE VALLON 91
les mois d'avril-août de cette même année. Six géomètres,
avec un nombre égal d'assistants, mènent à bien ce travail
considérable. Chaque parcelle de terre est cotée ; les titres
de propriété sont contrôlés, et l'on fixe d'une manière
aussi exacte que possible les revenus de tous les posses-
seurs. « Ce travail, dit :\Igr Piccard, est exécuté avec une
perfection qu'est bien loin d'avoir atteint le cadastre de
1808. » Il faut encore 9 années pour terminer cette impor-
tante opération dans tous le duché.
Enfin, le 15 septembre 1738, Charles-Emmanuel III,
successeur de Victor-Amédée Il, abroge officiellement tous
les privilèges antérieurs, et rend obligatoire le nouvel im-
pôt. Il est cependant maintenu une exception en faveur
des biens dont la noblesse ou le clergé pourrait justifier
la possession antérieure à 15-37. En vertu de cette clause, la
plus grande partie du domaine seigneurial de Vallon s'en
trouve exempte. Mais la loi nouvelle s'applique aux posses-
sions acquises postérieurement à 1738, par exemple, la
terre de Vailly, etc. Telle est la première atteinte portée
au droit ancien des religieux. D'autres suivront bientôt.
Qu'on nous permette de signaler en passant une nou-
veauté introduite par l'édit de Charles-Emmanuel III : la
création des Conseils municipaux, dits « paroissiaux ».
Vallon avait déjà son Conseil. Les PP. Chartreux l'avaient
créé en 142f,. Bellevaux n'eut le sien, croyons-nous, qu'à
partir de 1738. Les deux conseils continuent à coexister,
ayant chacun leurs attributions propres. Le premier com-
posé également de représentants des deux sections de Bel-
levaux et de Vallon, s'occupe d' « asseoir l'assiette des
impôts », tandis que le second traite des affaires qui con-
cernent exclusivement les intérêts des communiers de
Vallon.
Un nom·el édit de Charles-Emmanuel III, en date du
5 août 1752, atteint directement le principe de la propriété
des seigneurs féodaux, partant des PP. Chartreux : Le Duc
leur impose à tous de recevoir de lui-même l'investiture