Page 97 - Chartreuse de Vallon
P. 97

86             LA  CHARTREUSE  DE  VALLON


                         paille.  Nous  nous  excusons  dès  à  présent  de  ne  pouvoir
                         reproduire  ces  deux  dernières  ;  la  place  nous  fait  défaut.
                            Le  30  novembre  1627,  Charles-Emmanuel  I"  conférait
                         à  la nouvelle  chartreuse le  titre  et les  privilèges de  la  char-
                         treuse  de  Pierre-de-Chatel  en  Bugey.  Celle-ci,  fondée  au
                         xrv•  siècle,  par  Amédée  VI,  dit  «  le  Comte  Vert  n,  était
                         le  berceau  de  l'Ordre  de  l'Annonciade,  ou  du  «  Collier  n,
                         et la nécropole de ses chevaliers.  Or, le  Bugey ayant été cédé
                         à  la  France  en  1601,  l'antique  chartreuse  ne  pouvait  plus
                         conserver  ses  attributions.  Ce  fut  la  raison  pour  laquelle
                         celles-ci  furent  transférées  à  celle  de  Ripaille.
                            Par  lettres-patentes  du  30  novembre  1627,  le  Duc  dé-
                         crétait  que  le  couvent  de  Ripaille  ajouterait  à  son  nom
                         œlui  de  «  Chartreuse  de  l' Annonciade  delà  les  :\fonts  ,, .
                         Les  religieux  seraient  tenus  d'y  célébrer  les  messes  et
                         offices  que  jadis  leurs  confrères  de  Pierre-Chatel  célé-
                         braient  pour  les  membres  défunts  de  l' Annonciade.  Les
                         Chevaliers  du  Duché  de  Savoie  devront  rendre  à  celle-ci
                         les  honneurs  dus  auparavant  à  l'antique  monastère.  Et  la
                         nouvelle  communauté  aura  les  droits  de  haute  juridiction
                         sur  toute  l'étendue  de  son  domaine,  et  jusqu'à  10  pas  en
                         dehors  de  ses  clôtures.  Un  pilori  placé,  soit  dans  la  forêt,
                         soit  sur  le  chemin,  soit  même  à  quelques  pas  de  la  grande
                         porte,  attestera  cette  faveur.
                            Les  princes  de  la  Maison  de  Savoie  se  plurent  à  com-
                         bler  les  religieux  de  privilèges.  On  en  lira  avec  intérêt  la
                         nomenclature  dans  l'excellent  ouvrage  de  Bruchet  sur
                         Ripaille.  :\Ientionnons  toutefois  l'exemption  des  droits  de
                         péage  et  de  gabelle  sur  tous  les  objets  destinés  à  l'usage
                         domestique  du  couvent,  le  don  annuel  d'une  quantité  cle
                         sel,  etc.
                            Dans  cette  nouvelle  Thébaïde,  transférée  de  Vallon  sur
                         les  bords  enchanteurs  du  Léman,  les  enfants  de  S.  Bruno
                         vont  recommencer  à  chanter les  louanges  du  :\!aître  souve-
                         rain,  tout  en  donnant  l'exemple  des  plus  hautes  vertus
                         chrétiennes.
   92   93   94   95   96   97   98   99   100   101   102