Page 386 - Les merveilles de l'industrie T1
P. 386

POTERIES, FAÏENCES ET PORCELAINES.                           381






































               Fig. 269. — Moulage d’une pièce au moyen de la barboiine coulée dans un moule de plâtre. (Dessin pris
                                           à la manufacture de Sèvres.)

            une surface de pâte de porcelaine, à peu près i  cès de bouillie liquide, il reste, adhérente
            comme un pâtissier étale avec son rouleau   aux parois du moule, une mince couche de
            la pâte d’une tourte. Ensuite un autre ou­  pâte solide, qui représente très-exacte­
            vrier applique cette pâte à l’intérieur du   ment le moule. En introduisant unè nou­
            moule en plâtre, dont elle doit prendre la   velle quantité de barboiine dans le moule,
            forme. Avec les doigts ou avec une éponge,   on donne aux parois de l’objet moulé une
            il presse la pâte contre le moule, pour    épaisseur plus considérable, et on arrive à lui
            hâter son adhérence. Au bout de quelques   communiquer la résistance que l'on désire.
            instants de contact, on démoule, c’est-à-dire   Quand la pâte a séjourné quelques minutes
            on retire avec précaution la pâte moulée   seulement dans le moule de plâtre, on peut
            et devenue consistante.                    détacher la pièce moulée. On la laisse sécher
              Un second procédé très-employé dans les   quelques jours à l’air et elle est prête à
            manufactures de porcelaine, pour modeler   être portée au four.
            les pièces, grandes ou petites, c’est le     C’est avec ce procédé que I on obtient, à
            coulage.                                   la manufacture de Sèvres, des tasses, des
              Si l’on coule dans un moule poreux en plâ­  soucoupes, des tubes, des cornues, des va­
            tre, une certaine quantité de bouillie liquide   ses de grande dimension, qu’il serait im­
            de pâte à porcelaine [barbotine'), le moule   possible d’obtenir, soit par les procédés du
            absorbe l’eau très-rapidement, et la pâte   tour, soit par le moulage.
            qui reste, forme une couche solide à la sur­  La figure 269 représente un ouvrier cou­
            face intérieure du moule. Si on rejette l’ex­  lant la barboiine dans un moule, pour obte­
   381   382   383   384   385   386   387   388   389   390   391