Page 39 - Decrets mars
P. 39

-  37  -

    bouquets.  Le  P.  Hippolyte  en  est  littéralement  couvert.  Son
    humilité s'étonne,  mais  la  foule  l'acclame jusqu'à la d,emeure
    de M.  Ramel  où  les  Pères et leurs  amis  doivent se  retrouver et
    elle se  hâte de  revenir pour être prête à faire  à chaque expulsé
    une ovation  semblable.
      L'œuvre d'expulsion  se  poursuit.
      Cellule N° 9.  Saint Bernardin de  Sienne. - M.  le  comte
    Alphonse  de  Foras  qui  s'y  trouve  renfermé  pour  assister le
    P. Alexandre,  fait  observer de  l'intérieur que,  la porte n'étant
    pas  barricadée,  on  commet  un  dégât  inutile  en  essayant de la
    mettre à bas.  Mais  011  brise la  porte.  Monsieur  le  comte  repré-
    sente à Monsieur  le  sous-préfet que  le  religieux qu'il a devant
    lui est un  vieillard  infirme,  qu'il  serait  révoltant  de  jeter à la
    porte  ce  vénérable  malade  qui  n'a  plus  même  l'usage de  ses
    jambes.  Le  sous-préfet  prend  acte  et  consent  à  laisser  au
    couvent le  R.  P.  Alexandre.  M.  le  comte  Alphonse de Foras et
    les  autres amis  du  Père,  conduits  par  la  force  à  la  porte de
    l'établissement sont accueillis  par des  hourras prolongés.
      Cellule  N° 5.  Saint  Antoine  de  Padoue.  -  Trois  som-
    mations.  Point de  réponse.  -  « Enfoncez  ! »  dit  M.  Carion,
    avec un  mouvement  d'épaule  qui  peint  son  irritation.  C'est la
    cellule du  P. Ladislas.  M.  Fernex  le  réclame  comme  adminis-
    trateur de son  immeuble.  Le sous-préfet refuse,  le  propriétaire
    nsiste.  M.  Carion  ne  veut rien  entendre.  M.  Fernex avec cette
    parole brève et courageuse qui  souvent arrête le  fonctionnaire,
    représente  qu'il  ne  peut  l'empêcher  de  retenir  un  gardien
    dans  sa  maison  désormais vide  et  ouverte.  Le  sous-préfet
    hésitant,  remet  à  plus  tard  l'examen  de  cette  question  et
    demande  que,  si  le  Père  reste,  il  ne  s'enferme  pas.  Le  Père
    Ladislas peut assister ainsi à toutes  les  autres exécutions.
     Cellule N°  9.  Saint Bonaventure.  -  La  porte  enfoncée,
    et après les  protestations  faites  comme  partout,  le sous-préfet
    demande au P.  Pacifique,  s'il  est  français.  « Je suis savoyard,
    monsieur.  -  Etes-vous  français'?  -  Je  suis savoyard ! ! ! »
   Monsieur  le  sous-préfet,  dans  son  trouble  sans  doute,  ne  se
    rappelle plus que  la  Savoie  est  française,  car il  renouvelle  une
   34   35   36   37   38   39   40   41   42   43   44