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LES RUINES VIVANTES DE POMPEI                                     173

        sée. Ce travail demande beaucoup plus d’habileté   des groupes de Cupidons souriants. Ces fresques
        que la chasse aux reliques, mais les ouvriers le   aux couleurs merveilleusement fraîches traduisent
        font avec goût et respect. Ils sont une centaine   bien le luxe raffiné de la Rome antique.
        environ. Leur métier se transmet généralement de      Rien n’évoque mieux cette époque que l’inté­
        père en fils, et l’on peut citer des familles qui tra­  rieur d’une riche demeure pompéienne, telle que
        vaillent sur le chantier depuis quatre générations.   la Maison des Amours dorés. La façade est
        L’Etat italien fournit les trois quarts des sommes   dépourvue de fenêtres, car la maison réservait son
        nécessaires ; le reste provient des 500 000 tou­   attrait pour ses habitants et leurs amis. Toutes les
        ristes qui visitent Pompéi chaque année.           pièces donnaient sur l’atrium, cour centrale au
                                                           milieu de laquelle un bassin recueillait les eaux
                 Pompéi d’aujourd’hui                      de pluie. Grâce à la douceur du climat, c’était
                                                           dans l’atrium que l’on passait la plus grande par­
           i vous ne faites pas appel à votre imagination,   tie de la journée. Les femmes y cousaient en
        S vous risquez d’être déçu par le spectacle de ces   bavardant ; des colombes voletaient sur le toit et
        rues désertes. Mais si vous êtes capable de les    venaient se désaltérer au bassin. C’était également
        repeupler en esprit, la ville entière reprendra vie   là que les enfants jouaient. Ils se poursuivaient
        sous vos yeux. Vous entendrez la joyeuse rumeur    entre les plates-bandes fleuries dans les allées
        des quartiers populaires. En descendant les rues   bordées de buis, de ce même buis que l’on a
        de F Abondance ou de la Fortune, vous verrez la    fidèlement replanté aujourd’hui.
        foule se presser dans les petites boutiques qui les   Pendant l’hiver, la famille se réunissait dans
        bordent : cabarets, boulangeries, boucheries, pois­  la salle commune, réchauffée par un bon feu.
        sonneries. Sur le forum central où se dressaient   Dans un coin retiré se dressait l’autel avec les sta­
        les plus beaux temples, les tribunaux, la bourse,   tuettes des dieux du foyer, les Lares et les Pénates.
        le marché couvert, vous verrez les citoyens s’acti­   Si vous visitez un jour Pompéi, vous constate­
        ver et courir à des occupations qui ne devaient    rez avec surprise qu’on n’y trouve pas tellement
        pas avoir de lendemain.                            une image de destruction et de mort. Au
           C’est derrière ces murs de Pompéi que l’on a    contraire, vous ne songerez qu’aux siècles de vie
        découvert les plus beaux spécimens de peinture     intense qu’a connus la petite cité, et vous évoque­
        gréco-romaine, en un parfait état de conserva­     rez avec émotion ces hommes et ces femmes de
        tion. Les pièces étaient animées et égayées par des   jadis, qui, sur bien des points, étaient si sem­
        images de dieux, de déesses, par des paysages ou   blables à nous.






                                             Réponses aux “ MOTS CROISES ”

                                             (Voir page 92.)


                                          HECTOR LE CHIEN,
                                        PASSAGER CLANDESTIN



                                            VOUS ÊTES-VOUS DEMANDÉ...
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