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162                   VOLEZ SANS CRAINTE AU-DESSUS DE L’OCEAN

                de très loin. On a aussi des fusées de détresse      — Quel genre d’événements ? demanda
                pour permettre aux avions de repérer la position   Jeanne.
                des naufragés.                                       —  La première personne qui entend le message
                  — Et pourquoi pas des postes de radio ?          prévient les diverses autorités intéressées. Les
                demanda Simon. Est-ce que ça ne serait pas utile ?  avions prévus pour le sauvetage sont toujours en
                  — Certainement. Si nous étions forcés d’amer­    alerte. Quelques minutes après la réception d’un
                rir nous débarquerions de l’avion deux postes      S. O. S. l’un d’eux décolle et se dirige vers l’avion
                de radio de secours. L’un d’eux est étanche et     en difficulté.
                pourrait flotter. Il est muni d’un cerf-volant qui   » La frégate météo la plus rapprochée a été
                peut se manœuvrer du radeau pour maintenir         alertée aussi. Pendant ce temps une station côtière
                l’antenne en l’air.                                envoie un message radio à l’avion en difficulté,
                  — Je pourrais me charger de manœuvrer le         lui donnant la position de tous les navires qui se
                cerf-volant, dit Simon. Mais qu’est-ce qu’on fera   trouvent dans le voisinage et qui seraient suscep­
                s’il n’y a pas de vent ?                           tibles de lui venir en aide.
                  — Dans ce cas on utilise un ballon gonflé          » Autour de lui se trouvent également ses cama­
                d’hydrogène. En tournant la manivelle du poste     rades qui pilotent d’autres avions. Dès qu’ils ont
                radio, on envoie automatiquement un S. O. S. qui   reçu le signal de détresse, ils vérifient leur propre
                peut être entendu à des distances énormes.         position et, si leur réserve d’essence le permfet,
                                                                   les plus proches modifient leur route pour venir
                — /^Au’est-ce qui arrive à l’avion au moment       voler auprès de lui.
                  V/ où il se pose sur l’eau ? demanda Simon.        » Grâce à ces divers secours, le pilote pourra
                  — Pour commencer, il flotte pendant un cer­      probablement rallier Terre-Neuve, l’Irlande ou
                tain temps et moins il y a d’essence, plus l’avion   l’Islande. S’il ne peut aller aussi loin, sans doute
                peut flotter longtemps.                            lui sera-t-il possible de tenir l’air tant bien que
                  — J’aurai une peur affreuse ! dit Jeanne.        mal jusqu’à ce qu’il rencontre la frégate météo ou
                  — Pourquoi ? Si vous êtes bien préparée à        cout autre navire de surface. Où qu’on se trouve
                l’amerrissage, vous avez toutes les chances de     sur l’Atlantique, il y a toujours une frégate météo
                vous en tirer. Ce qu’il faut avant tout c’est éviter   dans un rayon de quelques centaines de milles.
                la panique. Conservez votre calme et attendez les    » Je me souviens d’un avion de transport qui
                instructions.                                      avait accumulé les pépins : deux moteurs hors
                  — Comme quand on fait l’exercice d’incendie      d’usage et une fuite d’essence ! Il réussit tout
                à l’école ? demanda Jeanne.                        de même à se maintenir en l’air jusqu’à ce qu’il
                  — Exactement. Vous avez sous votre siège un      eût atteint la frégate météo Echo à 850 milles
                gilet de sauvetage qui s’enfile aussi facilement   environ à l’est des Bermudes. La mer était mau­
                qu’un pull-over. Il se gonfle automatiquement en   vaise, les vagues atteignaient quatre mètres de
                tirant sur un bouton, et on peut aussi le gonfler   haut. Les huit hommes de l’équipage parlaient par
                en soufflant avec la bouche.                       radio avec la frégate et demandaient s’ils avaient
                                                                   des chances de s’en tirer. Ils reçurent cette
                —"1\/TAIS est'ce qu’il faudrait qu’on amerrisse si  réponse réconfortante : « Vous n’aurez même
                  LT J. un de nos moteurs flanchait ? demanda      pas les pieds mouillés ! » Et en effet, à part le
                Simon.                                             commandant de bord et son copilote qui durent
                  — Mais non, Simon, absolument pas. Tous les      quitter le poste de pilotage submergé pour gagner
                avions qui sillonnent les grandes routes maritimes   l’arrière, personne n’eut les pieds mouillés. Tout
                possèdent quatre moteurs. Si un moteur s’arrête,   le monde fut sauvé. »
                l’avion peut facilement continuer sur les trois      —  Eh bien ! maintenant, dit Jeanne, s’il fallait
                autres. Si un autre s’arrête aussi, on peut encore   amerrir, je n’aurais pas si peur que ça.
                rentrer sur deux moteurs. D’ailleurs le risque
                d’avoir à la fois deux moteurs en avarie est extrê­
                mement faible. Quoi qu’il en soit, la première     P.-S. Jeanne et Simon ont fait une traversée par­
                chose à faire pour le pilote est d’envoyer un           faite, sans ennui d’aucune sorte. Onze
                message radio. Et alors les événements se               heures plus tard, ils retrouvaient leur oncle,
                déclenchent.                                            à l’aérodrome d’idlewild à New York.
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