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144 HOUDINI, MAGICIEN DE L’ÉVASION
comme but d’ouvrir n’importe quelle serrure. la prison, il ouvrit toutes les portes et s’amusa à
C’était un défi sans précédent. faire changer les prisonniers de cellule. Il s’intro
Le Daily Mirror de Londres riposta en le met duisit ensuite dans la pièce où avaient été déposés
tant à son tour au défi de se dégager d’une paire ses vêtements et, s’étant rhabillé au plus vite, fit
de menottes qu’un forgeron avait passé cinq ans son entrée dans le bureau du gouverneur un
à fabriquer ; ces menottes étaient très perfection quart d’heure exactement après avoir été
nées et d’un modèle absolument nouveau. Hou- enfermé.
dini s’en débarrassa aux applaudissements de
4 000 personnes. Coincé sous la glace
Aux Etats-Unis, un sportif de Boston paria
qu’il le ligoterait pour de bon et qu’il ne parvien ouvent, lorsqu’il arrivait pour la première fois
drait pas à se libérer. L’enjeu du pari se montait S dans une ville, Houdini donnait une parade
à 6 000 dollars. L’homme passa trois quarts sur la voie publique pour allécher les spectateurs.
d’heure à ficeler Houdini de la tête aux pieds avec Une de ces parades gratuites faillit tourner à la
une centaine de mètres de ligne de pêche très catastrophe. Houdini avait annoncé qu’il saute
résistante. Houdini mit une heure et quart à rait dans le fleuve, les mains prises dans des
se dégager de ce cocon, mais il y parvint ! Il avait menottes dont il se libérerait sous l’eau. Mais,
été attaché si serré qu’il se retrouva couvert de le jour venu, le fleuve était entièrement gelé.
contusions. En dépit des avertissements de ses amis,
Certaines personnes affirmèrent qu’il ne réussi Houdini s’entêta à exécuter son programme. Il
rait pas à s’évader d’une cellule de prison. Il se chargea quelques ouvriers de creuser un trou
laissa donc emprisonner dans une cellule ; les dans la glace.
gardiens lui avaient confisqué tous ses vêtements Des milliers de personnes s’étaient rassemblées
et s’étaient assurés qu’il ne conservait ni clés ni sur les rives du fleuve ; et, sous leurs yeux, on
limes. Houdini mit exactement deux minutes à referma une paire de menottes sur les poignets
sortir de la cellule. Puis, longeant le couloir de d’Houdini. Un cri s’éleva de la foule lorsque,
s’approchant du trou, il plongea dans l’eau glacée.
Puis le silence se mit à peser sur l’assistance, un
silence de plus en plus tendu à mesure que s’écou
laient les minutes : deux, trois, quatre, cinq...
Finalement on se décida à lancer une corde
dans l’eau ; un scaphandrier se préparait à plonger
pour aller à sa rescousse, lorsque la tête
d’Houdini jaillit hors du trou. Il était resté sous
l’eau pendant huit minutes !
Il était incroyable qu’un homme ait pu demeu
rer pendant huit minutes sous une eau glacée —
cet homme fût-il une sorte de magicien, aussi
souple qu’une anguille. Les menottes ne l’avaient
nullement gêné, il s’en était débarrassé en quel
ques secondes. Mais le courant rapide du fleuve
l’avait entraîné sous la glace, et cela, Houdini ne
l’avait pas prévu. Heureusement, il savait qu’il
existe toujours entre la glace et l’eau une mince
couche d’air. Faisant la planche, il avait main
tenu ses narines au niveau de cette couche d’air
et avait réussi à emmagasiner suffisamment d’oxy
gène pour se maintenir en vie jusqu’au moment
de retrouver le trou creusé dans la glace. Mais il
l’avait échappé belle !
Une autre fois, ce fut un brasseur anglais qui
Houdini plonge dans le fleuve glacé. eut une idée originale : il mit Houdini au défi
