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HOUDINI, MAGICIEN DE L’ÉVASION                                    145

          de s’évader d’une cuve remplie de bière. Houdini
          accepta. Mais il n’était pas habitué à l’odeur
          de la bière et ne put en supporter les vapeurs
          fortement alcoolisées. Il eut à peine la force de
          repousser le couvercle de la cuve ; et il allait
          retomber, enivré, dans le liquide, lorsque son
          assistant le tira de là juste à temps pour le sauver
          de la noyade.


            Quel était le secret d’Houdini ?
             e secret des évasions d’Houdini n’a pas encore
          L   été percé, mais on possède quelques aperçus

             des méthodes qu’il employait. On sait, par
          exemple, qu’il avait toujours sur lui un rossignol
          (petit morceau de fil de fer dont se servent les
          cambrioleurs pour ouvrir les serrures). Ce rossi­
          gnol était parfois collé à la plante d’un de ses
          pieds !
            L’élément le plus important de son talent rési­
          dait peut-être dans son merveilleux contrôle mus­
          culaire. Il savait, lorsqu’on lui passait des fers
          ou des menottes, augmenter le volume de ses        Encore une « évasion » incroyable : solidement ligoté,
          chevilles ou de ses poignets. Il leur laissait ensuite   Houdini pend, la tête en bas, au-dessus d’une foule
          reprendre leur volume normal pour se dégager.                       de spectateurs.
          Ses pieds étaient si souples, ses orteils si déliés
          qu’il disposait, en quelque sorte, d’une seconde   leurs brouettes, des briques et du mortier, et, sous
          paire de mains.                                    les yeux du public, ils élevaient un mur véritable,
            Pour pouvoir réaliser ses évasions sous l’eau,   perpendiculaire à la scène et qui, une fois ter­
          il s’était imposé un entraînement digne d’un véri­  miné, avait 3 mètres de haut, 4 mètres de long
          table athlète. Pendant des mois, il s’exerça à nager   et 30 centimètres d’épaisseur. Sous le mur se
          sous l’eau, chronométrant ses performances suc­    trouvait un tapis. Douze spectateurs étaient
          cessives et prolongeant graduellement la durée de   invités à venir examiner le mur et à s’assurer qu’il
          son immersion. De cette façon, il augmentait       n’était aucunement truqué.
          l’endurance de ses poumons. En outre, il s’endur­    On disposait des paravents aux deux extrémités
          cit en prenant des bains de plus en plus froids,   du mur. Houdini passait alors derrière l’un des
          et apprit à respirer très lentement en n’accomplis­  paravents et annonçait : « Je pars. » Trente
          sant que les mouvements indispensables.            secondes plus tard, il s’écriait : « Me voici ! » et
             « Ma tâche principale, déclara-t-il un jour, a   apparaissait de l’autre côté du mur. Comment s’y
          été de dominer ma peur. Lorsque je me trouve,      prenait-il ?
          menottes aux poings, dans une caisse solidement      Lorsqu’il annonçait : « Je pars », ses compères
          clouée et bien lestée que l’on a jetée à la mer ;   ouvraient une trappe ménagée exactement sous
          lorsqu’on m’enterre vivant sous 2 mètres de        le mur. Le tapis s’affaissait de plusieurs centi­
          terre, il faut que je conserve un sang-froid total.   mètres, et cet espace suffisait à l’agile Houdini
          Je suis obligé de travailler avec autant d’adresse   pour se glisser sous le mur. Mais le tour était
          que de rapidité. Si je m’affole, je suis perdu. »  exécuté avec une adresse si consommée que les
                                                             prestidigitateurs rivaux d’Houdini, eux-mêmes,
                                                             étaient incapables de découvrir le « truc »
              A travers un mur de briques
                                                             employé. Ils ne pouvaient que se joindre au
              n des spectacles les plus déroutants était de   concert d’applaudissements qui saluaient toujours
          U   voir Houdini traverser un mur de briques.      le plus grand magicien de tous les temps : Harry
              D authentiques maçons venaient sur la scène avec Houdini, magicien de l’évasion.
                                                    Adapté de Variety
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