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mères. Il en est de même en province, dans une pro
portion beaucoup moins considérable. C’est le biberon,
chargé d’un lait plus ou moins parfait, qui servira
à l’alimentation de ces petits êtres. On s’est ingénié,
pour parer à la fermentation du lait et aux dangers
qui peuvent en résulter, à imaginer des procédés de
stérilisation qui commencent à être répandus. Mais
ce n’est pas tout que d’avoir du lait de bonne qualité,
de l’avoir stérilisé ; il faut encore le rendre assimi
lable en le rapprochant, autant que faire se peut, le la
composition du lait maternel. Le lait de vache, le plus
usuellement employé, diffère du lait de la femme par
une moindre quantité de sucre et une quantité plus
considérable de matières protéiques. Dans le but de le
rendre aussi peu différent que possible, le Dr Halipré,
de Rouen, conseille d’employer le moyen suivant : on
coupe le lait de vache fraîchement trait d’un tiers d’eau,
puis on ajoute, par litre, 15 à 20 gr. de crème fraîche,
25 grammes de lactose ou suc de lait et 1 gramme de
sel. Le lait ainsi préparé se rapproche beaucoup du
lait de la femme. Il ne reste plus qu’à le stériliser par
les moyens ordinaires, en le divisant dans des flacons
de moyenne grandeur. Ce lait est très bien toléré par les
enfants, parfaitement digéré et a donné les meilleurs
résultats.
Néanmoins, en principe, le lait de la femme pris au
SEIN CONSTITUE LA SEULE NOURRITURE NORMALE DU NOU
VEAU-NÉ, LA SEULE QUI, PAR SA COMPOSITION, SOIT SUFFI
SANTE ET SANS DANGER. TOUTE MÈRE DOIT, SI POSSIBLE,
ALLAITER SON ENFANT.