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AVRIL 95
gagné une grande partie du couvain et qu’il se trouve
déjà des cellules de nymphes dont l’opercule s’est
affaissé, il est trop tard pour se contenter de désinfec
tants, parce que la ruche contient beaucoup de spores.
Il faut alors faire le sacrifice des rayons, des cadres,
des toiles et même des abeilles si la colonie est faible.
Pour détruire une colonie, on met dans l’enfumoir
une mèche soufrée et on enfume les abeilles, le soir,
quand elles sont toutes rentrées, en introduisant la
cheminée de l’enfumoir dans le trou de vol. Rayons,
cadavres et toiles ou planchettes sont brûlés et la ruche
est désinfectée, ainsi que le coussin.
La caisse peut être désinfectée de différentes ma
nières. Après l’avoir soigneusement raclée, on peut, si
l’on possède une chaudière assez grande, la faire
bouillir pendant 20 minutes dans l’eau, ainsi que le
coussin. Sinon on brûle du soufre à l’intérieur, on la
lave à l’extérieur avec du sublimé à 1 pour 1000 et on
la repeint à l’huile en dedans et en dehors.
Si la colonie est encore forte, on peut la conserver
en la réduisant à l’état d’essaim et en la mettant pro
visoirement dans une ruche de paille. On la nourrit
avec du sirop au naphtol, puis, au bout de 48 heures,
le miel que les abeilles avaient emporté étant consom
mé, on la transvase dans une ruche saine contenant
quatre ou cinq cadres garnis de cire gaufrée et on lui
administre encore pendant quelques jours du sirop
médicamenteux. La ruche en paille ayant servi au
transvasement doit être brûlée.
Précautions a prendre. — On ne saurait trop
insister sur les mesures à prendre pour éviter de pro
pager la contagion. On doit s’abstenir de toute fausse
manœuvre pouvant provoquer de l’excitation et du
pillage dans le rucher : restreindre les entrées des